Conçus sur le modèle britannique pour stocker les marchandises en transit tels que café, coton, épices, ces docks avaient été épargnés par les bombardements qui ont détruit la plus grande partie de la ville en 1944. Ces vastes bâtiments de briques rouge et beige ont perdu dans les années 1980 leur intérêt pour le port avec la conteneurisation des marchandises qui a nécessité d'autres modes de stockage. Le projet a mis neuf ans pour aboutir.

L'architecte Bernard Reichen, co-fondateur du cabinet Reichen et Robert, a voulu dans cette reconversion respecter l'organisation spatiale du bâti existant en « rues » et passages ainsi que les murs en pierre (jaune ou rouge). « Le danger était la tentation du pittoresque alors qu'il fallait conserver l'aspect rude du bâtiment» indique t-il. Le métal, le verre ou les matériaux translucides (toiles métalliques, polycarbonates...) apportent leur touche contemporaine au bois et à la brique des Docks anciens.

La ville a voulu leur donner un nouvel usage dans le cadre d'un projet plus vaste de reconquête d'anciens quartiers portuaires. « Ce sont des bâtiments qui dégagent beaucoup de force et dans lesquels on peut ajouter beaucoup de choses pour leur donner un caractère urbain », a précisé Bernard Reichen. Il s'inscrit dans la restructuration de ce quartier dans lequel 100 M€ ont été investis par la Ville et la communauté d'agglomération, avec l'aide de l'Europe.

L'investissement qui s'élève à 115 millions d'euros a été réalisé par le promoteur Unibail-Rodamco qui a achevé en juin dernier une opération comparable dans d'anciens docks du port voisin de Rouen.

Bruno Poulard