RE2020 : 5 fédérations appellent à maintenir les seuils et délais

Dans un communiqué, cinq signataires représentant la construction biosourcée, hors-site et les négoces en éco-matériaux appellent à ne pas revoir à la baisse les seuils de la Réglementation Environnementale 2020 (RE2020).
La filière hors-site, l’ACIM, l’AICB, la Fédécomat et le RFCP rappellent l’ampleur des investissements réalisés et encore prévus pour répondre aux exigences de cette nouvelle réglementation.
Les industriels de la construction biosourcée auraient notamment investi 150 millions d’euros ces cinq dernières années. D’ici 2030, ils prévoient d’investir encore 80 millions d’euros supplémentaires pour porter la capacité de production à 80 millions de m2.
Les industriels du hors-site, eux, indiquent être déjà capables de doubler la production.
Des risques pour les investissements et l’emploi
Mais selon eux, si le gouvernement revoyait à la baisse les seuils de la RE2020, cela risquerait de freiner la dynamique, de compromettre les retours sur investissement et de ralentir les innovations.
Par ailleurs, les signataires rappellent que ces filières participent à la réindustrialisation de la France, avec des usines souvent implantées dans des zones peu denses, ce qui contribue à l’emploi et à la revitalisation économique des territoires.
« Revenir sur les objectifs de la RE2020, ce serait aussi fragiliser une dynamique de création d’emplois et de développement territorial au cœur des politiques d’aménagement durable », soulignent-ils.
Une nécessaire phase d’adaptation
Pour eux, les difficultés rencontrées aujourd’hui avec la RE2020 seraient davantage liées « à des problématique de pratique qu’à un excès d’ambition réglementaire », avec une nécessaire phase d’adaptation, comme cela avait été le cas pour la RT2012.
S’appuyant sur les résultats d’une étude de l’UNTEC, ils indiquent que le surcoût moyen lié au seuil 2028 de la RE2020 serait d’environ 7 %, « dont seulement 1 % lié aux matériaux biosourcés et 1 % à l’indicateur carbone IC Construction ».
« L’urgence n’est pas de revoir les objectifs de la RE2020 à la baisse. L’enjeu réel à court terme est de soutenir la montée en compétence des acteurs de la filière via des guides pratiques et des outils adaptés, des formations ciblées, le partage de retours d’expérience et un travail d’objectivation, mais aussi via la mise en réseau des parties prenantes au sein des territoires », concluent-ils.
Par Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock