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Titane et touche française pour le Grand Opéra de Pékin

Publié le 10 février 2003

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Sous la direction du Français Charles Andreu, le grand opéra de Pékin, dont la couverture sera l’une des plus grandes voûtes métalliques du monde, prend aujourd’hui des allures de chantier pharaonique
Titane et touche française pour le Grand Opéra de Pékin - Batiweb
À deux pas de la célèbre place Tienanmen, le Chantier du Grand Opéra de Pékin ressemble, à une fourmilière géante. À voir l’immense foule au travail, le touriste non-initié pourrait d’ailleurs facilement croire qu’il assiste à la reproduction du chantier d’une pyramide égyptienne. En effet, ce ne sont pas les habituels engins de BTP qui s’activent mais des milliers d’ouvriers dont on à peine à imaginer qu’ils suivent une organisation précise. Dans ce gouffre longtemps resté béant au cœur de Pékin, ils sont en effet plus de quatre mille à travailler jour et nuit afin de donner corps à l’ouvrage imaginé par Charles Andreu, l’ancien architecte des aéroports de Paris (ADP). Seul le casque, dans le fourmillement incessant des hommes venus de toutes les régions du pays, constitue un point de repère hiérarchique. Il est toujours blanc pour les architectes, rouge pour les contremaîtres et jaune pour les ouvriers. Bien qu’une forêt de grues domine le chantier, on perçoit vite que tous ces ouvriers s’efforcent en fait de hisser et de transporter manuellement tout ce qui peut l’être. Paradoxe culturel d’une Chine qui vit déjà dans le futur mais qui s’accroche désespérément aux mœurs de son passé. Un paradoxe qui n’est pas sans poser de problème à l’architecte car les travaux dans ce contexte avancent vite, presque trop.

Un vrai casse tête chinois< /b>
Les ouvriers soutiennent en effet un tel rythme que les responsables des plans d’exécution ont souvent bien du mal à les suivre. Un effet pervers qui pourrait conduire l’ouvrage à être sensiblement différent de celui projeté par son concepteur. Ce dernier n’a pourtant pas lésiné sur les difficultés techniques. L’ensemble du théâtre, formé d’un seul tenant d’un opéra de 2 416 places, d’un auditorium de 2017 places et d’une salle de spectacles de 1040 places sera entièrement couvert d’une coque de Titane. Cette voûte parmi les plus grandes du monde s’étendra sur une longueur de 212 mètres, une largeur de 143 mètres et culminera à une hauteur de 46 mètres. Un toit métallique d’une seule pièce qui pourrait couvrir la surface de plus de deux terrains de football. Bien que fragile, le titane à été choisi par Paul Andreu pour sa faculté à changer de couleur suivant les positions de l’observateur. Un effet à lié l’interférence de la lumière sur de la mince couche d’oxyde du titane. Cette interférence naît entre le moment ou la lumière frappe le métal et celui ou elle se réfléchit. Elle se traduit par des reflets changeants séduisants et insolites. Mais à l’extérieur, cette couche d’oxyde est instable et peut rapidement devenir rougeâtre. Le cahier des charges prévoit donc la fourniture d’un titane de très haute qualité dont le fournisseur sera tenu de garantir la tenue pendant au moins quinze années. Au terme de ces 15 ans, on sait que les modifications de couleur deviendront très lentes. La pose des milliers de plaques de titane ne sera pas non plus une affaire simple. Pour ne pas nuire, lors de la dépose, à l’homogénéité de la couleur, les ouvriers devront porter des gants de coton blancs et éviter tout contact entre le métal et une surface organique. La technique de pose et de manutention de cette colossale couverture risque donc d’être un vrai casse tête chinois.

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