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Grand Paris Express : un coût plus élevé que prévu, les élus en colère

Publié le 13 décembre 2012

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Le projet de supermétro francilien Grand Paris Express coûtera 9,5 milliards de plus que prévu, affirme le rapport du haut fonctionnaire Pascal Auzannet, qui préconise un report du projet. Des élus du nord et de l'est de l'Ile-de-France ont exprimé colère et inquiétudes.
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Le montant acté dans l'accord Etat-région de janvier 2011 était de 20,5 milliards d'euros. « Depuis ce montant a évolué et le travail d'expertise engagé conduit à un montant de l'ordre de 30 milliards d'euros en valeur 2012, soit une majoration de 9,5 milliards d'euros, mais sur des périmètres différents », affirme le rapport disponible sur le site www.territoires.gouv.fr. Il évoque surtout un étalement des travaux jusqu'à 2030, qui affecterait notamment l'arc nord-est, reliant Le Bourget (Seine-Saint-Denis) au Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne) au nord et à Noisy-Champs à l'est, alors que jusqu'ici, le projet devait officiellement aboutir entre 2018 et 2020.

Les maires des communes concernées inquiets

Ce surcoût a plusieurs explications : trois milliards supplémentaires sont à imputer à la « ligne orange », pour laquelle seuls deux milliards correspondant à la contribution de la Société du Grand Paris avaient été inscrits dans l'accord du 26 janvier 2011. 1,8 milliard correspond au coût des interconnexions, qui n'avait pas fait l'objet d'une évaluation. Le reste correspond à la dérive monétaire (3 milliards d'euros), à une dérive des coûts des projets sous maîtrise d'oeuvre de la Société du Grand Paris (1,4 milliard d'euros), au surcoût du rallongement de la ligne 14 (500 millions).

« Nos inquiétudes sont très fortes », a résumé le maire PS d'Aulnay-sous-Bois Gérard Segura, dont la commune compte énormément sur sa nouvelle gare pour rebondir après la fermeture de l'usine PSA en 2014. « Comment attirer un investisseur industriel à forte valeur ajoutée sur le site de PSA à l'horizon 2025-2026 ? Ca n'est pas raisonnable. Il ne faut pas revenir sur ce qui a été acté », a-t-il insisté lors d'une conférence de presse avec d'autres maires concernés, demandant que la promesse d'une construction concomitante de la ligne rouge (arc nord-est) et la ligne orange (arc sud) soit respectée.

Ligne Rouge sud

« On ne fait pas un réseau bouclé en le coupant en tronçons », a pour sa part commenté Vincent Eblé, président PS du conseil général de Seine-et-Marne car sinon, « on continue de renforcer les déséquilibres régionaux, ce qui est inacceptable ». La ligne rouge devait ainsi permettre au Mesnil-Amelot d'être enfin désenclavé tout en attirant de nouvelles entreprises, a témoigné son maire UMP Alain Aubry. Le projet d'une gare avait entraîné le dépôt de huit demandes de permis de construire pour des hôtels, a-t-il pointé lors du point presse. Ce délai supplémentaire pour la ligne rouge, qui doit aussi desservir des communes très enclavées de Seine-Saint-Denis aujourd'hui seulement reliées à Paris par bus, comme Clichy-sous-Bois ou Montfermeil, est un drame, a jugé Olivier Klein, maire PS de Clichy.

Le projet du Grand Paris, lancé par l'ancien président Nicolas Sarkozy, prévoit la construction de trois lignes de métro automatique (bleue, rouge et verte) formant une double boucle autour de la capitale, longue de 175 km et jalonnée de 57 gares.

B.P (source AFP)

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