Effet de serre : des efforts nécessaires dans le bâtiment et les transports
Dans son rapport remis à Nelly Ollin, ministre de l'Ecologie, et François Loos, ministre délégué à l'Industrie, le groupe émet des recommandations stratégiques et sectorielles et de nature à faire évoluer les comportements individuels. Et il propose d'introduire un premier jalon en 2020 avec pour objectif une réduction de 25% à 30% des émissions de GES de la France par rapport à 2004. Dans le bâtiment, les auteurs du rapport proposent un produit bancaire, "le livret climat", majoritairement dédié aux actions visant à améliorer l'efficacité énergétique dans le bâtiment.
Dans les Transports, ils proposent de "porter l'effort financier en priorité sur les transports de masse", de réduire les vitesses maximales autorisées, de légaliser le péage urbain et de taxer le kérosène. "On peut avancer très vite sur le logement", mais en ce qui concerne les transports, "tant qu'on n'aura pas des transports qui partent à l'heure, qui arrivent à l'heure, qui soient confortables et sécurisés, vous ne pourrez pas obliger tout le monde à prendre les transports en commun", a estimé Nelly Ollin.
Le Président de la République Jacques Chirac avait fixé le cap pour la France en proposant de diviser par 4 les émissions de GES d'ici 2050, le 15 février 2005, à la veille de l'entrée en vigueur du Protocole de Kyoto. Les pays signataires de ce protocole se sont engagés à limiter leurs émissions de GES provenant de l'usage des énergies fossiles comme le charbon ou le pétrole pour revenir d'ici 2012 à un niveau inférieur de 5,2% à celui de 1990.
Les Etats-Unis, responsables de 25% des émissions dans le monde, n'ont pas ratifié le protocole de Kyoto, estimant notamment qu'il affaiblirait l'économie américaine. "La France est dans les clous par rapport aux objectifs de Kyoto, grâce à la réduction des émissions de GES faite dans l'industrie", a estimé François Loos, ministre délégué à l'industrie. La division par 4 des émissions de GES d'ici 2050, est aujourd'hui considérée comme le minimum qui puisse être fait pour prévenir des dégradations irrémédiables du climat mondial.
Le défi est de taille car s'il apparait possible de limiter les émissions des pays industrialisés, celles des pays émergents devraient au contraire augmenter fortement. En outre, le niveau des émissions de ces pays dépend des progrès technologiques réalisés par les pays industriels qui conçoivent les machines, les appareils et les véhicules à l'origine de ces émissions. Et globalement, la croissance économique devrait générer des émissions supplémentaires.