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France/marchés publics: Guy Drut, membre du CIO, devant ses juges lundi

Publié le 10 mai 2005

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PARIS, 7 mai 2005 (AFP) - Poursuivi pour un emploi fictif, le champion olympique Guy Drut comparaîtra lundi à Paris au procès des marchés publics, une affaire embarrassante pour ce membre du Comité International Olympique
(CIO) engagé dans la course que mène Paris pour remporter les JO 2012.
Mis en examen en 1999 dans cette vaste affaire de corruption politico-financière, ce chiraquien, ancien ministre des Sports et actuel député UMP, est accusé d'avoir occupé un emploi fictif entre juin 1990 et février 1993 pour lequel il a perçu 774.047 francs (environ 119.000 euros).

Payé 20.000 FF par mois, il a également touché une prime de licenciement de 50.000 FF. Poursuivi pour recel d'abus de confiance, il risque cinq ans de prison, 375.000 euros d'amende et une peine d'inéligibilité.

Cinq responsables de la société qui l'a employé, Sicra (ex-CGE, groupe Vivendi), sont également poursuivis dans ce procès emblématique des dérives du financement des partis politiques par les entreprises au début des années 90 qui était lié à l'attribution des marchés publics des lycées de la région Ile-de-France.

Quarante-sept personnes au total sont jugées dans cette affaire, dont une trentaine d'entrepreneurs du bâtiment, des responsables du Conseil régional et des politiques, comme Michel Roussin (RPR), ancien bras droit de Jacques Chirac à la Mairie de Paris.

Jacques Froment, secrétaire général de Sicra et rédacteur du contrat de travail de Guy Drut, a attesté du caractère fictif de cet emploi d'attaché de direction, lors de l'instruction. Il pensait que cet emploi leur avait été demandé par la mairie de Paris et que cette embauche avait été acceptée + dans le cadre des opérations de Marchés d'entreprise de travaux publics (METP) + et sur les sollicitations probables du RPR, selon l'ordonnance de renvoi du juge d'instruction.

Le directeur général de Sicra, Pierre-Michel Chaudru, a expliqué qu'il avait décidé d'embaucher Guy Drut en raison de ses relations, dans l'espoir de développer l'activité de l'entreprise vers les équipements sportifs, selon la même source. Constatant que Guy Drut qui passait dans les locaux de la société deux ou trois fois seulement par an, n'avait apporté aucune affaire, il décidait de mettre fin à son contrat.

Devant le juge, Guy Drut, 54 ans, a expliqué que sa mission était de valoriser l'entreprise par l'apport de son nom et de sa notoriété sportive. Il n'a pu cependant apporter aucun élément précis sur la nature exacte des prestations fournies, souligne l'ordonnance, qui note l'indigence des explications fournies par l'intéressé au cours de ses interrogatoires.

L'ancien athlète, adjoint au maire de Paris de 1985 à 1989 et ministre des Sports dans le 1er gouvernement Juppé en mai 1995, va soutenir devant le tribunal que cet emploi n'était pas fictif, a déclaré à l'AFP son avocat Me Jean-Yves Le Borgne.

Il exerçait effectivement un travail de relations publiques qui se traduisait par des déjeuners, des cocktails et des mises en relation. Cette affaire n'a rien à voir avec les marchés publics et les accusations de financement politique illégal, a-t-il ajouté. Le procès doit se prolonger jusqu'à début juillet. Le jugement sera mis en délibéré, probablement à la rentrée.

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