A l'issue de longs débats, la proposition a été approuvée jeudi soir par les conseillers municipaux conservateurs (CDU) et libéraux (FDP), ainsi que par une partie des membres du Parti de gauche (ex-communistes). Le Parti social-démocrate (SPD) et les Verts, la Confédération syndicale DGB ainsi que la Fédération locale des locataires ont rejeté le texte, craignant que la mesure fasse des disciples dans d'autres villes allemandes.

L'Office public Woba, le plus gros proporiétaire de logements à Dresde, possède 48.000 appartements, 1.500 locaux commerciaux, un parc de stationnement et un centre sportif. Il assure également la gestion de logements privés et de biens immobiliers dans la capitale de la Saxe.

Pour le maire de la ville, Ingolf Rossberg (FDP), la vente de ces actifs publics étaient le seul moyen de résorber l'endettement de Dresde, évalué à 741 millions d'euros. La facture devrait s'élever à 1,7 milliard d'euros pour le fonds d'investissement Fortress, dont 981 millions iront directement dans les caisses de la ville, qui pourra également reprendre ses investissements dans le financement de crèches et d'écoles. Une "charte sociale" va garantir aux locataires de la Woba un plafonnement des hausses de loyers pendant dix ans, un droit de rester à vie dans les murs pour les plus de 60 ans et l'interdiction des programmes de rénovation aux coûts élevés.

Pour la Fédération de locataires, qui avait rassemblé 45.000 signatures contre le projet, cette charte n'est qu'une "tricherie" qui va faire perdre à la municipalité son influence sur la politique municipale de logement et de construction.

Fortress, dont le siège est à New York, avait déjà racheté en 2004 dans toute l'Allemagne 80.000 logements appartenant à la Caisse nationale d'assurance des employés (BfA) pour 2,12 milliards d'euros, avant de reprendre 27.000 logements à la Banque régionale du nord en 2005.