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Le marché des ascenseurs des HLM : un pactole aussi pour les consultants

Publié le 03 mars 2006

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PARIS, 1 mars 2006 (AFP) - Les deux "consultants" Jean-Claude Méry et Jacky Chaisaz, soupçonnés d'avoir racketté des entreprises de BTP pour financer le RPR, ont réussi en 1992 à se faire payer cinq commissions à eux deux pour le seul marché des ascenseurs de l'office HLM de Paris.
"A eux deux, ils touchent cinq commissions, ça fait peut-être un peu beaucoup pour un seul contrat", s'est exclamé mercredi Olivier Leurent, président de la 11e chambre correctionnelle où se tient depuis le 23 janvier le procès des HLM de la ville de Paris. Surnommé le "marché du siècle" (2,2 milliards de francs ou 335 millions d'euros sur 15 ans), celui des ascenseurs des HLM de la ville de Paris avait été attribué aux trois-quart à une alliance entre CG2A (Générale des Eaux) et Somatem (Lyonnaise des Eaux), le reste allant à Otis.

Mais pour décrocher ce marché complexe et technique, toutes ces entreprises ont crû devoir passer par des "consultants": Jean-Claude Méry, aujourd'hui décédé, et Jacky Chaisaz, a rappelé le président. Via une société irlandaise, la Cofreth, maison mère de Somatem, virera notamment 4 MF en Suisse à Jean-Claude Méry. Elle paye aussi au "consultant" 367.000 FF un rapport de 11 pages. Chaisaz, recevra, lui aussi à Genève, quelque 900.000 francs suisses.

La CG2A va elle aussi rémunérer les deux consultants, tandis qu'Otis donnera 4,8 MF à Chaisaz, avec lequel elle est censé disposer d'une "clause d'exclusivité" selon les termes d'une convention, unique à ce procès, où il s'engage également à ne procéder à aucun trafic d'influence. Si Otis ne rémunère en revanche pas M. Méry, c'est qu'il n'avait pas fait bonne impression à son directeur général Olivier Robert : "Ce type ne me revenait pas. Un énorme ego, un m'as-tu vu, un mégalomaniaque", dit-il à la barre.

Quant à Somatem et CG2A, partenaires dans ce marché, leurs dirigeants affirment s'être cachés mutuellement verser des commissions aux deux "consultants". "La Lyonnaise et la Générale, on était comme chien et chat", explique Jean-Louis Bonini, ancien directeur commercial de Cofreth. Les deux consultants sont soupçonnés d'avoir monnayé leurs services, réels ou supposés, auprès des entreprises de BTP pour les aider à décrocher des contrats auprès de l'Office HLM de la ville de Paris (OPAC), les sommes étant suspectées d'alimenter en partie le financement occulte du RPR.

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