Une progression soudaine et inexpliquée du taux de CO2 présent dans l'atmosphère pourrait signifier que les capacités d'absorption de la planète sont d'ores et déjà altérées. "Les scientifiques ont relevé ces deux dernières années une augmentation anormale du niveau de dioxyde de carbone présent dans notre atmosphère", annonce le quotidien britannique The Guardian.
Les mesures effectuées par le Pr Charles Keeling au sommet du volcan
Mauna Loa de Hawaii sont éloquentes. "Ces cinquante dernières
années, la part de CO2 a progressé de façon constante.
On relevait chaque année un accroissement de 1,5 ppm (particule par million).
Or, pour les seules années 2002 et 2003, cette augmentation a été
supérieure à 2 ppm", avertit le quotidien. "De telles
fluctuations se sont déjà produites par le passé. Quand
l'océan Pacifique se réchauffe lors du passage d'El Niño,
le taux de CO2 dans l'atmosphère augmente de façon considérable",
précise The Guardian. "Mais ce phénomène ne s'est
pas produit ces deux dernières années." De même, "ce
pic de CO2 ne correspond pas à une augmentation équivalente des
émissions terrestres de gaz à effet de serre", ajoute The
Independent.
Selon cet autre grand quotidien anglais, "certains scientifiques craignent
que cette accélération ne soit une première manifestation
de la 'rétroaction positive' par laquelle le réchauffement climatique
entraîne l'altération des capacités d'absorption du CO2
par la planète, ce qui amplifie d'autant le phénomène de
l'effet de serre". Si les océans et la végétation
n'étaient plus capables d'absorber le dioxyde de carbone présent
dans l'atmosphère, "cela signifierait que les modifications climatiques
annoncées, comme la sécheresse, les inondations ou la montée
des eaux, pourraient se produire plus tôt que prévu, et donc appeler
une réponse internationale bien plus rapide", analyse The Independent.