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Pour Eiffage, la montée de Sacyr au capital toujours peu appréciée

Publié le 17 mars 2006

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PARIS, 16 mars 2006 (AFP) - La montée du groupe espagnol de BTP Sacyr Vallehermoso à 10% dans le capital du groupe français Eiffage ne prend pas la direction d'une "coopération équilibrée", a estimé jeudi le PDG du français Jean-François Roverato.
"Cette montée au capital ne s'inscrit pas dans la perspective d'une coopération équilibrée", a déclaré le PDG Jean-François Roverato lors d'une conférence de presse à Paris, tout en considérant que pour être "correcte" une OPA sur son groupe devrait atteindre 150 euros par actions, en cash. Depuis le 28 février, Sacyr est monté en deux temps à près de 10% dans le capital d'Eiffage, qui est une société "opéable", selon les termes de M. Roverato. Toutefois, le groupe espagnol a assuré ne pas souhaité prendre le contrôle du français, mais veut encore augmenter sa participation.

Jeudi à la mi-journée, l'action Eiffage grimpait de 4,08% à 124,90 euros, dans un marché en repli de 0,30%. Le titre a progressé de plus de 36% depuis le début de l'année. A la Bourse de Madrid, Sacyr progressait de 1,75% à 27,98 euros. "Lorsque Sacyr avait 5%, le conseil (d'Eiffage, ndlr) a décidé unanimement de ne pas entrer dans un processus de rapprochement mais s'est déclaré ouvert à des coopérations", a rappelé M. Roverato, qui a critiqué le silence de Sacyr.

"Nous n'avons pas été informés, ni consultés avant l'approche des 10%", a-t-il affirmé, ajoutant que pour l'heure, "nous enregistrons la position prise par Sacyr et nous attendons des éclaircissements". M. Roverato a également déclaré que "c'est à eux (Sacyr, ndlr) de prendre l'initiative d'un nouveau contact".

"Nous ne voyons aucun intérêt à passer dans l'orbite de Sacyr", a-t-il encore rappelé, déclarant également "avant de se lier profondément il faut se connaître, je suis un partisan des vieilles méthodes qu'on appelait fiançailles". "Il ne me paraît pas judicieux d'exprimer à l'avance les orientations que nous pourrions prendre" pour contrer l'Espagnol, a-t-il déclaré en reconnaissant que le groupe de BTP ne peut éviter à Sacyr d'augmenter sa participation. "Si Sacyr veut continuer d'acheter jusqu'au seuil de déclenchement d'une OPA (33,33%, ndlr), nous n'y pouvons strictement rien et nous nous adapterons aux circonstances", a déclaré M. Roverato.

Sur l'éventualité d'une prise de contrôle total, le PDG a affirmé qu'"il y a toujours un prix où le marché décide, et 150 euros par action, ça me parait correspondre à une valorisation correcte pour Eiffage, naturellement en cash. Donc si quelqu'un fait une offre complète cash à 150 euros", cela pourrait être envisageable.

"Prendre le contrôle d'Eiffage aujourd'hui avec moins de 25% de prime (par rapport au cours actuel d'environ 120 euros, ndlr), ca me paraîtrait difficile". Le patron d'Eiffage ne souhaite pas la nomination d'un administrateur de Sacyr à son conseil d'administration. "On peut pas dire que ce soit quelque chose que je souhaite", a-t-il répondu, interrogé sur cette éventualité. Mais il a reconnu "avec 10% ils peuvent tout à fait présenter une résolution" en vue d'obtenir un administrateur.

M. Roverato s'exprimait lors d'une conférence de presse sur le lancement vendredi d'une garantie de cours initiée par Eiffarie (consortium formé par Eiffage et le groupe australien Macquarie) sur Autoroutes-Paris-Rhin-Rhône, dont la prise de contrôle focalisait l'attention du groupe français. "Ce n'est peut-être pas un hasard si Sacyr a commencé à acheter des actions Eiffage le lendemain de l'attribution à Eiffage et Macquarie de APRR", a estimé M. Roverato.

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