ConnexionS'abonner
Fermer

Reconstruction de l'Irak: gouvernement met en garde contre catastrophe

Publié le 12 septembre 2006

Partager : 

ABOU DHABI, 10 sept 2006 (AFP) - Le gouvernement irakien a pressé dimanche la communauté internationale de l'aider dans son programme de reconstruction, en mettant en garde contre le risque d'"une catastrophe" régionale en cas d'échec.
"L'avenir de l'Irak est essentiel pour l'avenir du Moyen-Orient. Son succès sera un succès pour la région (...), mais son échec sera une catastrophe pour l'ensemble de la région", a déclaré le vice-Premier ministre irakien, Barham Saleh. Pour ce faire, l'Irak a "besoin d'un consensus international pour sa reconstruction (...) car sa réussite n'est pas facile en raison du (lourd) héritage" légué par le régime irakien déchu de Saddam Hussein, a-t-il ajouté. Ce consensus devrait, selon Bagdad, s'articuler autour d'un "engagement international envers l'Irak", qu'une délégation irakienne est venue exposer aux pays donateurs, occidentaux et arabes, en présence de représentants des Nations unies et de l'Union européenne (UE), réunis pour une journée à Abou Dhabi. La délégation irakienne comprend plusieurs ministres dont ceux des Finances, du Plan et du Pétrole.

Pour le gouvernement irakien, "la bonne gouvernance et le règlement des défis sécuritaires et politiques sont un préalable pour des progrès dans tous les autres domaines, dont une relance économique", selon un communiqué remis à la presse par les organisateurs. Dans son intervention, le secrétaire général adjoint de l'Onu, Mark Mallock Brown, a souligné la nécessité de "répondre aux besoins sécuritaires de tous les Irakiens" et de contribuer au "processus de changement radical en Irak". Durant la période de transition en Irak, consécutive à l'invasion du pays par des troupes dirigées par les Etats-Unis, un Fonds international pour la reconstruction dans ce pays a été mis en place avec la contribution de plusieurs pays occidentaux et arabes, dont les Etats-Unis, la France, le Japon, l'Arabie saoudite, le Koweït et les Emirats arabes unis. Plus de trois ans après la chute de Saddam Hussein en avril 2003, le gouvernement irakien "veut prendre en charge ses propres affaires au plan sécuritaire mais aussi économique", selon un délégué irakien qui a requis l'anonymat.

Cependant, les Etats-Unis semblent plus prudents à ce propos. Le document sur l'engagement international envers l'Irak doit être évoqué par les pays donateurs le 18 septembre à New York, puis à l'occasion de la conférence annuelle de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI), du 18 au 20 septembre à Singapour, et enfin durant une réunion début octobre à Bagdad, a indiqué Barham Saleh. "Nous espérons que le document sera adopté avant la fin de l'année", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse à la fin de la conférence d'Abou Dhabi. Les responsables irakiens n'ont pas caché leur optimisme quant aux perspectives qu'ouvre leur initiative. "Le Japon entend nous accorder, dans un cadre bilatéral, un prêt de 3,5 milliards USD", a déclaré à l'AFP le ministre irakien des Finances, Bayane Jabr Soulagh. "Nous financerons nos plans de développement en partie par nos recettes pétrolières, qui devraient atteindre cette année 25 à 30 mds USD (...), l'Irak produisant actuellement en moyenne 2,5 millions de barils/jour (mbj), dont il exporte 1,7 mbj", a dit pour sa part à l'AFP le ministre irakien du Pétrole, Hussein Chahristani.

bloqueur de pub détecté sur votre navigateur

Les articles et les contenus de Batiweb sont rédigés par des journalistes et rédacteurs spécialisés. La publicité est une source de revenus essentielle pour nous permettre de vous proposer du contenu de qualité et accessible gratuitement. Merci pour votre compréhension.