Reconstruction de l'Irak: gouvernement met en garde contre catastrophe
Pour le gouvernement irakien, "la bonne gouvernance et le règlement des défis sécuritaires et politiques sont un préalable pour des progrès dans tous les autres domaines, dont une relance économique", selon un communiqué remis à la presse par les organisateurs. Dans son intervention, le secrétaire général adjoint de l'Onu, Mark Mallock Brown, a souligné la nécessité de "répondre aux besoins sécuritaires de tous les Irakiens" et de contribuer au "processus de changement radical en Irak". Durant la période de transition en Irak, consécutive à l'invasion du pays par des troupes dirigées par les Etats-Unis, un Fonds international pour la reconstruction dans ce pays a été mis en place avec la contribution de plusieurs pays occidentaux et arabes, dont les Etats-Unis, la France, le Japon, l'Arabie saoudite, le Koweït et les Emirats arabes unis. Plus de trois ans après la chute de Saddam Hussein en avril 2003, le gouvernement irakien "veut prendre en charge ses propres affaires au plan sécuritaire mais aussi économique", selon un délégué irakien qui a requis l'anonymat.
Cependant, les Etats-Unis semblent plus prudents à ce propos. Le document sur l'engagement international envers l'Irak doit être évoqué par les pays donateurs le 18 septembre à New York, puis à l'occasion de la conférence annuelle de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI), du 18 au 20 septembre à Singapour, et enfin durant une réunion début octobre à Bagdad, a indiqué Barham Saleh. "Nous espérons que le document sera adopté avant la fin de l'année", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse à la fin de la conférence d'Abou Dhabi. Les responsables irakiens n'ont pas caché leur optimisme quant aux perspectives qu'ouvre leur initiative. "Le Japon entend nous accorder, dans un cadre bilatéral, un prêt de 3,5 milliards USD", a déclaré à l'AFP le ministre irakien des Finances, Bayane Jabr Soulagh. "Nous financerons nos plans de développement en partie par nos recettes pétrolières, qui devraient atteindre cette année 25 à 30 mds USD (...), l'Irak produisant actuellement en moyenne 2,5 millions de barils/jour (mbj), dont il exporte 1,7 mbj", a dit pour sa part à l'AFP le ministre irakien du Pétrole, Hussein Chahristani.