Sarkozy en Corse: "économie et développement" sur fond d'opposition locale
Son prédécesseur, Dominique de Villepin, avait évoqué la sécurité lors de son unique déplacement en Corse, les 8 et 9 juillet 2004, en période d'attentats, de grogne et de manifestations nationalistes.
Nicolas Sarkozy ne devrait aborder ce thème que par le biais de la sécurité civile, en annonçant des renforts terrestres, en personnels et en moyens techniques, au cours de la première étape de son déplacement, vendredi matin dans la région de Calvi (Haute-Corse).
Il y arrive alors que des incendies, "dont une part prépondérante est d'origine volontaire", souligne-t-on au ministère de l'Intérieur, ont ravagé plus de 3.000 ha de maquis et de forêt et traversé une dizaine de villages, fin juin-début juillet.
M. Sarkozy doit rencontrer les habitants touchés de près à Montemaggiore, avant de s'entretenir avec "les partenaires concernés sur le thème de la prévention et de la lutte contre les feux de forêts" à Zilia.
C'est à Ajaccio, après une rencontre des élus à la préfecture en début d'après-midi, qu'il présentera devant la Collectivité territoriale de Corse (CTC) "les grandes orientations de la politique de l'Etat en matière de développement économique et d'aménagement du territoire", a précisé le ministère.
Il entend montrer "le chemin que tous les gens de bonne volonté veulent emprunter: concilier l'attachement des Corses aux particularités de leur île et la nécessité de son développement économique (avec) davantage de rationalité", souligne son entourage.
Outre les questions "de la Corse au regard des fonds européens" et celle de la propriété face au système des indivisions, le ministre évoquera le "plan exceptionnel d'investissement" de 2 milliards d'euros sur cinq ans.
Il souhaite en "renforcer les moyens techniques et administratifs pour rendre le partenariat (avec l'Etat) "plus efficace". Le ministre trouvera face à lui une opposition (une partie de la gauche et les nationalistes) qui juge en deçà de ce qui était prévu les crédits engagés.
Elle estime que l'exécutif local qui doit "piloter" l'engagement du PEI abandonne cette prérogative au préfet de région, par "incompétence" ou "collusion" avec le gouvernement UMP.
L'état d'avancement du problème de la dette agricole et du plan de relance de l'agriculture corse ne trouve pas davantage grâce à ses yeux. Seule compensation "politique" à ces attaques, le ministre de l'Intérieur devrait apprécier que les nationalistes paraissent sous l'éteignoir.
Leurs mouvements publics peinent à exister à l'Assemblée de Corse et les clandestins semblent désunis et désorganisés, avec une fréquence et une violence des attentats qui ont marqué le pas depuis plusieurs mois.