Bordeaux : une ancienne caserne devenue un tiers-lieu incontournable

Renotour a posé ses valises à Bordeaux, sixième date de cette tournée organisée en vue des Renodays. Pour rappel, le salon de la rénovation énergétique se tiendra les 7 et 8 octobre prochain, à Paris, Porte de Versailles.
Le choix des huit villes françaises du Renotour repose sur leur dynamisme, car elles accueillent « des structures, un concept de vie pas trop éloigné de ce qu'on avait pu identifier sur une ville comme Paris, mais avec ses spécificités », souligne Jean-Philippe Guillon, directeur de l’évènement.
« Ce qui nous intéressait, c'était de voir comment était gérée dans ces grandes villes l'approche urbaine, la manière de se déplacer, la manière de consommer l'énergie. Voilà pourquoi Bordeaux était une étape essentielle pour cette tournée », abonde-t-il.
Surtout que l’étape bordelaise s’est déroulée à proximité de l’écosystème Darwin. Il s’agit d’un tiers lieu, aménagé sur l’ancienne caserne militaire Niel, dans le quartier Bastide.
L’écosystème Darwin, une « rénovation de conviction »
Érigé en 1874, ce vaste quartier de l’armée à Bordeaux a fermé ses portes en 2005, pour devenir un lieu de graffitis et d’activités illégales. La friche était d’abord vouée à la démolition avant de faire l’objet d’une réhabilitation. L’idée : y mener une « rénovation de conviction », pour reprendre les termes de Damien Le Clerc, directeur du projet.
« Ce qui a été fédérateur au départ a été le skatepark. On a réussi à réunir tous les acteurs déjà présents, à savoir les artistes, les skateurs, etc. », expose-t-il, avant de poursuivre : « À partir de là, cela s'est fait de manière spontanée ». En premier lieu : des travaux sur une structure en béton bombardée, puis la rénovation d’un bâtiment en bois et enfin sur une structure en métal.
« Aujourd'hui, sur le foncier de la caserne Niel, nous sommes à peu près à 50 % / 60 % de réalisations », indique M. Le Clerc.
La rénovation énergétique des lieux a permis à des espaces verts d’éclore, et à des panneaux photovoltaïques de nicher sur les toitures. Oeuvre emblématique de cette énergie verte : le Vortex, « thermomètre de la consommation énergétique » au sein du tiers-lieu. Dans cet enchevêtrement de planches de bois, plus la consommation énergétique est forte, plus rapidement la lumière circule.

Le tout pour accueillir entre 800 000 et 1 million de visiteurs par an ainsi que de 900 à 1 000 emplois, engagés dans « le développement durable et d’entrepreneuriat social ».

Autre symbole de la démarche : la figure du singe - en graffiti comme en sculpture - qui « vient nous rappeler aussi notre attachement à la nature et au vivant », explique Damien Le Clerc. À plus long-terme, le projet d’écosystème Darwin tend à intégrer « aussi du logement, un peu différent du parcours résidentiel existant », nous confie l’intéressé.

« C’est un modèle de ce à quoi doit ressembler le développement d'une structure urbaine, au niveau de son concept d'éco-circularité, au niveau de la manière dont on arrive à optimiser, pas seulement un espace, mais aussi tout ce qu'on y consomme », soutient Jean-Philippe Guillon.
Le directeur des Renodays et son Renotour nous livre davantage ses impressions sur le projet en vidéo.
Par Virginie Kroun
Photo de Une : V.K