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Logement étudiant : des inégalités criantes entre les villes

Publié le 19 mai 2025

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Face à une crise structurelle du logement étudiant, L’Étudiant publie son baromètre 2025 classant 47 villes universitaires selon leur accessibilité résidentielle. Le constat est sans appel : les inégalités territoriales se creusent.
Logement étudiant : des inégalités criantes entre les villes - Batiweb

Le logement représente aujourd'hui une part majeure du budget des jeunes. En 2024, selon l’Unef, il constituait à lui seul la moitié des dépenses des étudiants. Une situation aggravée par une inflation continue des loyers : en neuf ans, le loyer médian d’un studio est passé de 383 euros à 453 euros par mois. Dans un contexte où la population étudiante se concentre dans quelques grandes agglomérations, le baromètre 2025 de L’Étudiant tire la sonnette d’alarme.

Ce classement répartit 47 villes de plus de 8 000 étudiants en quatre catégories, de A à D, en fonction d’un indice baptisé Logiscore. Ce dernier synthétise plusieurs critères : prix des studios, tension locative, offre de logements sociaux, aides locales, ou encore taux de suroccupation. Plus le Logiscore est élevé, plus le logement y est accessible.

Des écarts territoriaux marqués

 

Certaines villes tirent leur épingle du jeu. Arras, Besançon, Le Mans, Pau ou encore Limoges offrent encore un cadre de vie abordable pour les étudiants, avec un marché locatif peu tendu. À l’inverse, Paris, Lyon, Bordeaux, Strasbourg ou Nice affichent des conditions extrêmement difficiles, en raison d’une forte pression immobilière et d’un parc souvent saturé ou détourné vers la location saisonnière.

Cette fracture territoriale renforce les inégalités sociales entre étudiants, en particulier pour les boursiers. Ces derniers, qui représentent 33 % des effectifs, n’ont pas tous accès aux logements universitaires : le parc du Crous ne compte que 6 lits pour 100 étudiants, et seulement un quart des boursiers peut bénéficier d’une place en résidence. Pire encore, l’offre est en recul constant depuis 2017.

Une politique du logement en décalage avec les besoins

 

Le rapport pointe également les effets pervers des politiques publiques, notamment la baisse des APL amorcée en 2017. Cette mesure aurait contribué à freiner la production de logements sociaux, en affaiblissant la capacité d’investissement des bailleurs. Résultat : les jeunes précaires, déjà en difficulté, sont encore davantage fragilisés.

Entre flambée des loyers, pénurie d’offres et inégalités croissantes, les étudiants peinent à trouver un toit. Et ce, dans un pays qui en compte pourtant 2,7 millions.

 

Par Jérémy Leduc

Photo de Une : Adobe Stock

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