Trichet: risques 'nombreux et de nature diverse' pour la stabilité des prix
Une autre catégorie de risques est à associer, à ses yeux, "au montant des impôts indirects" ainsi qu'aux "hausses des prix administrés". M. Trichet pointe "également et surtout" les risques d'effets de second tour, c'est à dire la répercussion du pétrole cher sur le reste de l'économie.
Ceux-ci "sont particulièrement importants en ce qui concerne les traitements et salaires. Jusqu'à présent, nous n'avons pas vu ces risques se concrétiser. Mais il s'agit de les prévenir", insiste-t-il. Evoquant les prix de l'immobilier, M. Trichet indique ne pas diagnostiquer "dans l'immédiat de danger de bulle au niveau de l'ensemble de la zone euro, mais c'est une des données parmi beaucoup d'autres, que nous avons prises en compte dans notre décision monétaire de mars et que nous continuerons à surveiller étroitement".
Revenant sur la récente décision de la BCE d'augmenter pour la deuxième fois son taux directeur, désormais fixé à 2,50%, M. Trichet a répété: "notre politique monétaire reste accommodante", à savoir favorable à la croissance. "Lorsque vous avez des taux d'intérêt proches de zéro en termes réels (une fois retirée l'inflation, ndlr), lorsque vous avez les taux les plus bas qu'une grande Banque centrale ait jamais pratiqués depuis la Seconde Guerre mondiale, vous pratiquez une politique accommodante", souligne-t-il.
La BCE, en affirmant ces derniers mois ne pas être engagée dans une série de hausses de taux, a surtout cherché à "éviter que des observateurs n'imaginent que nous avions décidé de relever les taux à l'issue de chaque réunion de notre conseil, comme l'a fait une importante Banque centrale", a-t-il dit en allusion à la Réserve fédérale américaine. "Le marché a maintenant bien compris que ce n'était pas notre méthode. Nous ne devons cesser d'évaluer les risques, en fonction des faits, des chiffres, des données diverses, et prenons nos décisions en fonction de ces évaluations permanentes", poursuit-il.
Interrogé sur la croissance en zone euro, M. Trichet pointe des "signaux très positifs venant de diverses enquêtes en Allemagne". "Nous verrons comment la reprise actuelle se développe. Globalement, pour la zone euro, ces signaux sont encourageants pour la reprise et confirme que la croissance à venir est en ligne avec notre potentiel de croissance", a-t-il ajouté.