USA: l'immobilier bat de nouveaux records en juin
"En un mot, la demande immobilière est chauffée à bloc. Le secteur devrait connaître un refroidissement à un moment ou à un autre, mais il est difficile de dire comment à court terme", estime Steve Stanley, économiste de RBS Greenwich Capital. Lundi déjà, les agents immobiliers avaient annoncé un record pour les reventes de logements à 7,33 millions d'unités (en rythme annuel) en juin, en hausse de 2,7% par rapport à mai.
"Juste au moment où vous pensez que les ventes sont prêtes à adopter un rythme plus tenable sur la durée, le marché du logement continue de vous surprendre", avait alors noté David Lereah, le chef économiste du groupement des agents immobiliers (NAR).
Rien n'augure d'un refroidissement rapide: ainsi les mises en chantier de logements, annoncées mi-juillet, sont restées stables en juin par rapport à mai, mais les permis de construire --un bon signe de l'activité à venir-- ont progressé de 2,4%.
Cet engouement commence à inquiéter la Réserve fédérale (Fed). La semaine dernière, son président Alan Greenspan avait durci ses mises en garde en s'inquiétant de la "ferveur spéculative" apparue dans certaines régions.
"Il semble qu'il y ait, au minimum, des signes de bouillonnement sur certains marchés locaux où les prix semblent avoir grimpé à des niveaux insoutenables", avait-il estimé.
Les économistes de leur côté font valoir que les taux d'intérêt toujours très bas incitent plus que jamais à l'achat, dans un contexte où le "rêve américain" passe par l'accession à la propriété. Ainsi en juin, le taux moyen pour un emprunt à 30 ans à taux fixe était de 5,58% contre 5,72% en mai. C'est beaucoup moins que le taux de 6,29% observé en moyenne en juin 2004.
Autre facteur favorable à l'immobilier, "la croissance de l'emploi et l'amélioration de l'économie dopent aussi les ventes de logements", selon M. Lereah.
Du côté du neuf, le prix médian des logements vendus en juin a reculé de 5,5% sur un mois à 214.800 dollars. Cela représente une baisse de 0,4% sur un an. C'est une évolution distincte de celle du marché de l'ancien, où le prix médian d'un logement revendu a progressé de 14% en juin sur un an à 219.000 dollars, soit la plus forte hausse depuis novembre 1980.