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Des rupteurs de ponts thermiques en pleine forme

Publié le 28 octobre 2011

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A l’approche de la RT 2012, qui limite explicitement les ponts thermiques, les fabricants spécialisés se préparent à répondre à la demande et présentent leur solutions, souvent plus techniques qu’il n’y paraît. Entretiens avec Raphael Kieffer directeur de Schöck France, présent sur le marché des bâtiments collectifs, et Benoit Bertucat, directeur commercial de Jackon Insulation France, dont les produits sont principalement dédiés aux maisons individuelles.
Des rupteurs de ponts thermiques en pleine forme - Batiweb

Les enjeux de la lutte contre les ponts thermiques sont avant tout énergétiques. Songez qu’un mètre de pont thermique non traité représente jusqu’à 77 kwh de consommation supplémentaire, ou encore 6000 litres de fuel pour un immeuble R+3 comptant 700 m linéaires de fuites. Plus pernicieuse, la condensation engendrée par les ponts thermiques non traités est non seulement délétère pour la pérennité du bâti, mais aussi pour la qualité sanitaire de l’air à l’intérieur des bâtiments précise Raphaël Kieffer, en introduction.

Commercialement, comment se présente l’année 2012 ?

Benoit Bertucat : Plutôt bien. Cela fait déjà deux ans que les maisons BBC nous offrent une croissance forte. Nous sentons déjà un frémissement pour 2012, mais que nous n’attribuons pas nécessairement à la RT 2012, car il y a toujours un assez grand décalage entre la réglementation et sa matérialisation commerciale. Néanmoins, nous prévoyons une croissance supérieure à 40% pour 2012. Par ailleurs, nous observons un paradoxe sur le marché : les clients finaux, surtout les particuliers, nous semblent plus intéressés par les rupteurs de ponts thermiques que certains professionnels, notamment les distributeurs. Nous axons en conséquences nos actions d’information vers les négociants. Enfin, nous avons organisé notre production afin de pouvoir répondre à la demande dans nos délais habituels, environ trois semaines.

Raphaël Kieffer : Dans notre secteur, les plus grands constructeurs sont également les plus intéressés par nos produits. Nous recevons beaucoup de demandes d’informations et de devis à l’approche du 28 octobre 2011, date de mise en application de la RT 2012 pour certains permis de construire. Mais comme nous travaillons sur de gros projets, nous n’attendons pas d’impact commercial avant le deuxième semestre 2012. Notre croissance pour 2012 devrait tout de même tourner autour de 30%.

Quels sont vos produits phares ?

Benoit Bertucat : Nous proposons une gamme complète de produits d’isolation standardisés, notamment des rupteurs de ponts thermiques destinés aux ouvertures. Mais notre produit le plus marquant est le « Jackodur Atlas » : un système de coffrage et d’isolation thermique sur mesure pour dalles, excluant tous les ponts thermiques. Utilisé dans la zone périphérique et en dessous des radiers, il supporte tout le poids du bâtiment ! Les charges sont réparties sur ces éléments et transmises directement sur le sol sans fondations supplémentaires. Cette solution est autant adaptée aux bâtiments en maçonnerie, potentiellement jusqu’à six étages, qu’aux maisons bois, qui représentent d’ailleurs plus de 60% de nos ventes en France. S’il est difficile de donner un prix moyen, nous avons en revanche mesuré une économie de 15% à 30% sur le coût total d’une dalle… sans compter les économies d’exploitation.

Raphael Kieffer : Nos rupteurs « Schöck Rutherma » sont constitués d’un corps isolant d’un mètre linéaire et de 8cm d’épaisseur, contenant des modules de compression brevetés en béton fibré à ultra haute performance. Afin d’assurer la reprise des sollicitations de structure, le rupteur est traversé par des armatures, dont la partie en contact avec l’isolant est en inox. C’est en fait un produit très technique, capable de supporter un balcon sans aucune faiblesse structurelle, mais très facile à poser et ne nécessitant aucun outillage particulier. Comme ils constituent de véritables pièces de structure, nos rupteurs sont tous réalisés sur mesure, à partir des plans d’exécutions. La livraison peut s’effectuer en une ou plusieurs fois, selon les besoins du chantier, entre 3 et 4 semaines après la commande. En moyenne, le mètre linéaire fourni et posé revient à 100 €.

Quels conseils pouvez-vous donner à la filière ?

Raphael Kieffer : D’abord d’intégrer les rupteurs de ponts thermiques le plus tôt possible, dès la phase d’esquisse ou au bureau d’études. Et d’une manière générale de raisonner sur le bâti dans son ensemble.

Benoit Bertucat : Ne pas oublier que ces produits techniques sont beaucoup moins efficaces sans une mise en œuvre impeccable. Le graal c’est la formation continue !

Olivier Barrellier

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