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Des sols stabilisés écolos à base de cendres

Publié le 04 mars 2011

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Une petite société normande propose depuis dix ans un liant écologoque à base de cendres recyclées. Une alternative intéressante aux produits utilisés classiquement pour réaliser des allées, des routes privées ou des parkings.
Des sols stabilisés écolos à base de cendres - Batiweb

Avec plusieurs milliers de réalisations au compteur, dont certaines allées du château de Versailles et du jardin du Luxembourg, ARD a remis au gout du jour une particularité chimique de certaines cendres, découverte dans l’antiquité et utilisée par les Romains pour produire un mortier étanche. Si les cendres de l’époque provenaient des roches volcaniques de Pouzzoles (Vésuve, Italie), dénommées pouzzolanes, l’approvisionnement actuel est assuré par des centrales électriques à charbon à haut rendement dites « propres », des papeteries, et des chaudières à bois collectives.

Facile à mettre en œuvre

L’intérêt du ciment pouzzolanique est également sont principal défaut : sa prise lente et élastique. Coté pile, la prise lente offre plus de souplesse dans l’organisation du chantier. De plus, ARD a développé un dopant pour travailler par temps froid : « L’activateur permet la pose sur un sol à 1°. Cela étend considérablement la durée de la saison pour nos clients » se félicite Philippe Dhervilly, le fondateur d’ARD. Autre avantage, notamment face au bitume, l’absence d’odeurs, ou presque. « Mais le principal avantage du liant pouzzolanique réside dans ses propriétés physiques. Etant très flexible, il accepte des déformations largement supérieures aux produits classiques, et peut même s’auto-réparer pour les micro-fissures » précise Philippe Dhervilly. Autre propriété physico-chimique, les réparations et les rustines « cicatrisent » et sont quasiment invisibles. Enfin, le produit est insensible aux cycles gel/dégel. « La durée de vie de nos sols est comparable à celle de l’enrobé » déclare Philippe Dhervilly.

Coté face, la prise lente interdit de rouler sur les sols pendant plusieurs jours et surtout « les limites en traction sont inférieures aux autres produits » admet Philippe Dhervilly qui déconseille l’usage de son liant pour des parkings très fréquentés ou des voies acceptant des véhicules lourds. Autre limite, le procédé ne permet par la réalisation de sols parfaitement lisses et donne un rendu assez poussiéreux. « On ne peut pas tout faire avec. Les applications idéales sont donc les routes et parkings privés, les voies vertes, les terrasses et jardins publics ».
Impossible évidemment de construire en vertical avec ce « mortier » dont la technique de pose s’apparente à celle de l’enrobé et ne nécessite aucun investissement particulier. « Deux ou trois demi-journées de formation sur un chantier suffisent à s’approprier notre liant » explique Philippe Dhervilly.

Dix fois moins de carbone que le ciment

L’accès à ces sols écolo n’est par forcément plus onéreux : « Nous sommes quatre fois moins cher que le béton désactivé, deux fois moins cher que les hydrocarbonés colorés, mais 15% à 30% plus cher que l’enrobé » calcule Philippe Dhervilly. Mais c’est de son empreinte carbone qu’il est le plus fier : « Si l’on considère le liant uniquement, nous émettons dix fois moins de carbone que le ciment. Et entre deux et quatre fois moins une fois le sol accomplis ». De quoi aider les maîtres d’œuvre à bien viser la cible deux de la démarche HQE….

ARD en chiffres :
Année de création : 2001
Activité : production de liant pouzzolanique
Effectifs : 8 personnes
Chiffre d’affaires : environ 2 M€
Production : 5000 tonnes / an
Chantiers : environ 300 / an

Olivier Barrellier

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