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L'ultra-performance d'un bâtiment scientifique unique en son genre

Publié le 15 avril 2013

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Unique en Europe, le bâtiment Nanosciences de l’Institut Néel a été spécialement conçu pour permettre aux équipes de recherche du laboratoire d'effectuer leurs expériences sur la matière dans des conditions optimales.
L'ultra-performance d'un bâtiment scientifique unique en son genre - Batiweb

Les nanosciences font partie des recherches phares de l’Institut Néel, laboratoire de physique de la matière en région Rhône-Alpes, qui développe et utilise des équipements scientifiques spécifiques permettant de fabriquer, d’observer et d’étudier des échantillons de plus en plus petits, tendant vers l’échelle atomique. Afin de rester au plus haut niveau mondial dans des domaines aussi variés que l’information quantique, la cristallogenèse, la microscopie, l’optique et la nanofabrication, l'Institut vient d'inaugurer son nouveau bâtiment spécialement conçu pour limiter au maximum l’influence des vibrations mécaniques et des perturbations électriques, acoustiques, thermiques, hygrométriques et magnétiques sur les expérimentations qui y seront réalisées.

Pour limiter les vibrations, la moitié du sous-sol est occupée par des massifs en béton (soit le tiers des 9000 tonnes de béton totales). Sur ces massifs sont disposés 33 plots, où sont installées les expériences au niveau du rez-de-chaussée. À l’étage, 27 dalles de 4 m² (2,5 tonnes) montées sur ressort permettent d’isoler d’autres expériences. De plus, les servitudes pouvant générer des vibrations (escalier, locaux techniques, toilettes) sont découplées par des joints de la structure principale, et il n’y a pas d’ascenseur dans ce bâtiment. Enfin, toutes les tuyauteries ont été montées sur plus de 3000 ressorts. Ainsi, le niveau de vibration atteint est 100 fois plus faible que dans les anciens locaux.

400 prises réseaux à la place du Wifi

L’isolation phonique a été renforcée par des parois de 30 cm en béton sur l’extérieur et des cloisons de 18 cm à l’intérieur. Les portes pèsent 100 kg chacune, et des « pièges à son » sont disposés sur les gaines de soufflage. Les équipements consommant beaucoup d’énergie, notamment les fours de croissance cristalline, ont été éloignés au maximum des microscopes électroniques (à balayage, à transmission, à force atomique ou à effet tunnel). Afin d’éviter le Wifi, perturbateur en terme de rayonnement électromagnétique, 400 prises réseaux ont été installées (une prise tous les 5 m²). Les armatures des cloisons des salles de microscopie ont été reliées à la terre. Chaque salle d’expérience dispose d’une terre indépendante de la terre électrique.

Des compensations électromagnétiques ont été installées autour des microscopes électroniques. La température et l’hygrométrie de l’air sont contrôlées et la qualité énergétique du bâtiment permet une évolution très lente de la température en fonction des conditions climatiques externes. L’air est traité suivant les pièces par 3 centrales d’air : deux de 20 000 m3/h et une de 7 000 m3/h. Dans certaines salles l’air est traité toutes les 3 minutes avec un taux de renouvellement de 30%.

L’hygrométrie, la pression et la température des salles sont contrôlées par 800 points de mesures. Le chauffage et la climatisation sont assurés par une pompe à chaleur de 500 kW. Pour cela il a fallu mettre en oeuvre 6 km de tubes en acier et 16 tonnes de gaines. En toiture, 20 extracteurs permettent grâce à 1 km de tube PVC, de faire fonctionner les hottes. L’azote sec et l’air comprimé sont distribués par un réseau de 2 km de tubes en inox. Enfin, l’hélium gazeux des expériences est récupéré pour reliquéfaction par un réseau de 850 mètres de tubes en acier inoxydable.

La surface hors d’oeuvre nette construite est de 3 732 m² dont 2 600 m² pour le bâtiment expérimental répartis sur deux niveaux et un sous-sol. Au-delà du nouveau bâtiment, une surélévation de deux coursives permet de créer des bureaux pour accueillir les chercheurs et les étudiants. Enfin, un espace de convivialité a été créé près de la salle de séminaires, dans le but de favoriser l’organisation de colloques et l’accueil de visiteurs dans les meilleures conditions. Les espaces libérés par les expériences qui ont déménagées dans le nouveau bâtiment sont complètement réhabilités. Ce nouveau bâtiment exceptionnel et unique en Europe a été financé dans le cadre du Contrat de Projets Etat-Région (CPER 2007-2013).

Coût total (CPER 2007-2013) : 17,05 M€ dont 3,31 M€ d’équipements scientifiques.
Partenaires : Etat : 7,9 M€ ; CNRS : 6,15 M€ ; région Rhône-Alpes : 2 M€ ; ville de Grenoble : 0,5 M€ ; communauté d’agglomération Grenoble - Alpes Métropole : 0,5 M€
L’architecte Philippe Jammet a conçu et dessiné le projet. Son cabinet d’architecture a également assuré la maîtrise d’oeuvre, en association avec : l’entreprise Technip TPS pour les parties techniques et constructives ; et différents bureaux d’études comme ER2i pour la structure, AVLS pour les vibrations, ACOUPLUS pour l’acoustique ou encore Ginger CEBTP pour l’étude des sols. Enfin, ce nouveau bâtiment a été réalisé d’après un programme établi par l’entreprise ARP.

B.P

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