ConnexionS'abonner
Fermer

Eolien : industrie malmenée demande mesures d'urgence

Publié le 22 octobre 2012

Partager : 

Le 3e Colloque National Eolien, grand rendez-vous annuel des professionnels de la filière, terrestre comme maritime, a été l’occasion de rappeler les difficultés de la filière, étouffée par un carcan juridique. France Energie Eolienne (FEE) demande des mesures d’urgence dès maintenant.
Eolien : industrie malmenée demande mesures d'urgence - Batiweb

Les professionnels de l'éolien reprennent aujourd’hui espoir suite au discours de soutien aux énergies renouvelables prononcé par le président de la République lors de son discours à la conférence environnementale. Des mesures d’urgence ont également été annoncées par le Premier ministre pour l’éolien. Certaines de ces mesures ont été adoptées par l’Assemblée nationale et sont aujourd’hui en discussion au Sénat. Ces mesures seront-elles finalement adoptées ? Seront-elles suffisantes pour relancer le développement éolien ?

Une énergie compétitive

Un récent rapport du Sénat qualifie l’éolien de compétitif. Les résultats du rapport de la Commission d’enquête sur le coût réel de l’électricité rapportent que le MWh de l’éolien coûte 82 euros (là où le tarif pour le futur EPR oscille entre 70 et 90 euros) et 54 euros le MWh sur les marchés libres. « Il est aussi intéressant de noter que sur 15 ans, avec le lissage du tarif et la baisse de tarif annoncé, le cout moyen de l'éolien peut atteindre 69 euros le MWh, parfaitement en phase avec le prix du marché de l'électricité » précise Nicolas Wolff, président de France Energie Eolienne. La CSPE, la charge payée par les consommateurs, représente 2 à 3 euros par an et par ménage. Un coût raisonnable pour développer une filière d'avenir souligne FEE.

Construire en France

Plus de 150 industriels fabriquent pour l’éolien en France et à destination des marchés internationaux. Des exportations de produits français qui démontrent qu'une industrie est déjà en place. Denis Baupin, Député de Paris, a affirmé que, dans le cadre de la transition énergétique, « ceux qui ne prennent pas le virage seront ceux qui n’auront pas d’emplois », tout en rappelant que « 60 000 emplois sont possibles en 2020 pour l’éolien ». L'étape suivante sera de construire les machines en France. Une étape bien engagée à travers l'appel d'offre lancé lors du colloque, suivi de l'annonce de la création de deux sites de production en France des constructeurs français (Areva et Alstom).

1000 emplois supprimés en 2013 ?

Néanmoins, la puissance installée sur le territoire a chuté de plus de 30 % entre 2010 et 2011, et de plus de 70 % au cours du premier trimestre 2012. Seulement 196 MW ont été installés au cours du premier semestre (source MEDDE). « Ce coup de frein brutal est dû au carcan juridique qui s’impose aux projets éoliens » martèle les professionnels. Il faut 6,5 ans en moyenne pour développer un projet en France contre 2,5 en Allemagne. Depuis 2003, les mesures complexifiant le cadre juridique se succèdent : ZDE, SRE, SRCAE, ICPE, règle des 5 mâts, Schémas régionaux de raccordement, etc. Aucune mesure d’allégement n’a encore été prise. Plus de 11 000 personnes travaillent dans le secteur actuellement, mais cette situation extrêmement critique devrait entrainer une réduction de 1000 emplois début 2013.

Mesures d'urgence

Au lendemain de la Conférence Environnementale de septembre 2012 organisée par le Gouvernement, des espoirs sont apparus. Le président a réaffirmé le soutien du gouvernement aux énergies renouvelables, notamment l’éolien et le Premier ministre a ensuite annoncé quelques mesures d’urgence. Ces mesures d’urgence ont été reprises, pour certaines, dans une proposition de loi actuellement en discussion au Parlement. La suppression des ZDE, l’aménagement de la loi Littoral pour les départements d’Outre-mer et son aménagement pour permettre le raccordement des parcs off-shore, figurent par exemple dans le texte adopté par l’Assemblée nationale et en cours de discussion au Sénat.

Lors de la conférence environnementale, le principe d’un second appel d’offres éolien offshore a également été annoncé. L’annonce de l’ouverture de deux sites, l’un au Tréport, l’autre à Noirmoutier, a été reçue comme une très bonne nouvelle. Ils induiraient 1 305 MW supplémentaires aux 2 500 déjà attribués. Toutefois, au regard des objectifs du Grenelle (6 000 MW pour l’offshore en 2020), 3 000 MW viendraient à manquer. Sur ce plan, FEE suggère de lancer un troisième appel d’offres, l’acte 2 de la Planification Spatiale Maritime (PSM) et de promulguer le décret permettant les parcs en Zone Economique Exclusive.

 
Un projet éolien, comment se pilote t-il ?

Entre la sortie de terre et le premier tour de pâle d’un parc éolien :

• La recherche de sites favorables

• Le dépôt de dossier d’autorisation préfectorale

• L’étude de préfaisabilité

• La concertation avec les décideurs locaux

• Les demandes d’autorisations

• La construction

• L’exploitation

• Le démantèlement

• Le renouvellement des parcs (repowering)
 
L'éolien, comment ça fonctionne ?

Le principe de l’éolienne est de convertir l’énergie du vent en électricité. Sa structure se compose de trois éléments :

Le mât.
Sa hauteur peut atteindre une centaine de mètres. Il soutient la nacelle, afin que celle-ci puisse capter les vents. Plus ils sont hauts, plus ils sont forts.

La nacelle.
Située en haut du mât, elle abrite la génératrice. Cette partie est primordiale au cœur de l’éolienne. Cet élément assure la conversion du vent en électricité.

Le rotor.
Les pales, au nombre de trois, y sont fixées. Le souffle du vent les fait tourner, ainsi qu’un arbre mécanique (élément de la génératrice). Sa vitesse augmente grâce à un multiplicateur. Celle-ci est ainsi convertie en électricité.

Le courant produit a une tension de 400 à 690 Volts. Il est transporté par câble électrique jusqu’au poste de livraison. Il y est élevé à une tension de 20 000 V afin d’être intégré au réseau de distribution national.


 

Bruno Poulard

 

bloqueur de pub détecté sur votre navigateur

Les articles et les contenus de Batiweb sont rédigés par des journalistes et rédacteurs spécialisés. La publicité est une source de revenus essentielle pour nous permettre de vous proposer du contenu de qualité et accessible gratuitement. Merci pour votre compréhension.