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Des matériaux pour bâtir écolo ?

Publié le 16 mai 2008

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Dans une comptine enfantine, les matériaux pour bâtir rigolo sont le carton et le papier. Pour préserver les générations futures, la priorité n'est pas à la drôle de maison en carton et aux escaliers en papier, mais à la maison écologique. SeLoger vous passe les bons matériaux pour construire écolo !
Des matériaux pour bâtir écolo ? - Batiweb
La construction écologique : des chênes et du liège

Le liège a eu ses heures de gloire : en Grèce antique, il faisait des flotteurs de filets de pêche et des bondes de tonneaux. Chez les Romains, le liège, toujours résistant à l'eau, était utilisé pour isolation des habitations et la fabrication des chaussures... d'hiver ! Aujourd'hui, le liège est délaissé, pourtant il résiste toujours à l'eau, et le liège est un bon isolant thermique (son coefficient de conductivité thermique est faible, donc le froid, d'hiver ou pas, ne passe pas !). Le liège est aussi un bon isolant phonique. Le liège ayant comme autre avantage d'être renouvelable, recyclable, et d'avoir un coût de transport limité (s'il ne vient pas de Liège ou d'ailleurs, mais de France), ce matériau au très bon impact écologique doit être prisé pour votre construction écologique !

La laine de mouton, c'est très bon !

La laine de mouton, c'est bon pour l'isolation thermique : une petite lessive au savon et aux cristaux de soude, et elle remplace parfaitement les isolants traditionnels puisqu'elle a un excellent coefficient thermique. Avec son nom, la laine de mouton devrait être écologique, mais cacherait-elle un loup ? Non ! Légère et résistante, la laine de mouton se pose facilement, qu'elle soit en vrac, en rouleaux ou en panneaux. La laine de mouton au très bon impact écologique isole aussi bien les toitures et les combles que les murs extérieurs !

Construction écologique : y'a une tuile, la tuile en terre cuite !

Composée d'argile et d'eau, la terre cuite est abondante et recyclable, ce qui sent déjà le matériau écologique. Sur les toits, la terre cuite offre une bonne imperméabilité. Mais ce n'est pas le seul avantage de la terre cuite en toiture : grâce à son inertie thermique, la terre cuite absorbe et restitue l'humidité, régulant ainsi la température de la maison ! Son impact écologique est donc bon. La terre cuite est un bon isolant thermique et un bon isolant acoustique. Mais si elle résiste bien au gel, on sait que la tuile en terre cuite casse au moindre choc !

Prendre son bardage en bois local

Âge tendre et tête de bois ont été quittés. On a laissé derrière nous Les Trois petits cochons et les idées reçues sur le bois. Et l'on a appris que le bois a un faible impact sur l'environnement, sauf quand, provenant d'immenses pépinières à des kilomètres de sa destination finale, il engendre un usinage et un transport polluants. Alors, répétons-le pour tous ceux qui ont la tête dure : le bois le moins polluant pour l'environnement est le bois local ! Alors, quand vous partirez construire votre maison verte, n'oubliez pas votre bardage en bois local !

Plusieurs essences résistantes sont adaptées au bardage en bois. Mais pour que le bardage en bois ne vous fasse pas exclure de la catégorie "construction écologique", vous devez préférer au Red Cedar, essence naturellement résistante, le Douglas, aussi résistant aux insectes à larves xylophages. Pourquoi préférer Douglas ou Cèdre Rouge ? La réponse tient en un mot : « Local ». Alors que le Western Red Cedar est souvent importé d'Amérique du Nord, le Douglas, utilisé dans le Massif central est un bois de culture française qui n'a pas beaucoup de kilomètres à parcourir pour arriver, par exemple, dans le Bassin parisien.

La menuiserie en bois et en résineux

Dans la menuiserie en bois, on retrouve le Douglas, de la famille des résineux. Comme le mélèze ou le pin sylvestre, il nécessite un minimum d'entretien. L'autre avantage des résineux est leur prix : il est abordable. Mais les bois nobles, comme le cèdre et le chêne, ont plus de résistance face aux intempéries.

Si vous ne choisissez pas un bois local au bon impact écologique pour vos menuiseries, mais un bois exotique, il reste encore un moyen d'être en paix avec votre conscience écologique : vous ne devez craquer pour l'essence tropicale, comme le moabi ou le movingui, que si elle provient d'une forêt correctement gérée. Pour le savoir, fiez-vous au label. Comme il y a un label bio, il y a un label écolo : le label FSC (Forest Stewardship Council ou Conseil de Soutien de la Forêt) ou le PEFC sont des écolabels garantissant une gestion forestière durable, c'est-à-dire une exploitation faite de manière à assurer les ressources de la forêt dans le futur.

De l'écologie en béton ? Des murs en béton cellulaire !

Le béton, c'est écologique. Eh oui ! Là aussi, halte aux idées reçues : le béton est écologique quand il est cellulaire puisque le béton cellulaire est un bon isolant thermique qui évite les déperditions de chaleur et permet de réaliser des économies d'énergie ! Et le béton cellulaire a une bonne capacité à réguler l'humidité du bâtiment. On pourrait croire que son bilan est positif, mais son impact écologique n'est en fait que satisfaisant car le béton cellulaire est composé d'aluminium, or la production d'aluminium est énergivore.

Gouttières : le cuivre, c'est vert ?

Le cuivre, c'est vert. Pour le vérifier, levez votre nez du sol, vers les toitures en cuivre. Ce matériaux est vert, est beau, et il a des avantages, puisqu'il est indifférent aux variations de température, et aux atmosphères urbaines de pots d'échappement comme à l'air marin, et que, malléable, il se couvre avec le temps d'une pellicule qui augmente sa résistance. Mais si le cuivre est vert, le cuivre n'est pas vert... Autrement dit, sa couleur verte ne signifie pas qu'il est écologique, puisque sa production demande beaucoup d'énergie. Et puis il a un autre défaut : son prix est élevé. Ce n'est pas pour rien que ces toitures vertes disparaissent de plus en plus de nos horizons. Le cuivre est donc un matériau « faute de mieux » pour vos gouttières, car il a un très mauvais impact écologique.

Le carton n'intervient pas que dans les maisons des comptines à pirouettes, cacahouètes, mais aussi dans les habitations de la vie réelle. Ainsi, la feuille de carton fait partie de la plaque de plâtre : le plâtre est collé sur une feuille de carton qui sert d'armature. Mais la plaque de plâtre n'est pas obligatoirement du Placoplatre. Des fibres de cellulose peuvent être préférées aux feuilles de carton pour renforcer les plaques de gypse. La première plaque, Le « placo », comme on l'appelle, résiste moins bien aux chocs que la plaque FERMACELL, mais elle est moins chère. Donc, égalité en matière d'avantages ! Et ça continue comme cela puisqu'elles offrent toutes les deux une bonne isolation thermique et phonique, et qu'elles sont toutes les deux résistantes au feu ! Mais la plaque de plâtre a aussi des mauvais points : en fabrication et en transport, elle consomme beaucoup d'énergie. De plus, les plaques de plâtre ne sont pas recyclables et sont difficiles à éliminer. Alors si on pèse les bons points et les mauvais points des plaques de plâtre, le mauvais impact écologique s'affiche.

Avec la chaux, ça chauffe pour la planète !

Avec son sable et ses pigments, ses matières naturelles, la chaux semble inoffensive pour l'environnement. Pourtant, la chaux est aussi peu dangereuse que dans cette anecdote : un maçon a monté les premières marches d'une échelle et, perdant l'équilibre, il ne s'est pas cassé le bout du nez, mais il est tombé dans le bassin de chaux, et s'est brûlé ses cornées. L'impact écologique de la chaux étant mauvais, parce qu'elle consomme beaucoup d'énergie pour sa fabrication, la chaux n'est pas LE matériaux écolo, même si sa perméabilité à la vapeur d'eau – et non à l'eau – permet aux murs de respirer. La déco la met en avant pour ses charmes esthétiques, mais l'écolo ne vante pas ses atouts écologiques.

Peintures : naturelle et écolo ?

Les enduits composés de chaux aérienne, de pigments, de sable et d'adjuvants ont remporté un petit bonnet d'âne de l'écologie. Les peintures naturelles subiront-elles le même sort ? Non, leur impact écologique est bon. Les peintures naturelles utilisant des liants et des pigments naturels, les vapeurs que vous pouvez respirer sont des vapeurs d'oignons, de thé, d'huile de lin et de caséine, etc. ! Le bon impact écologique s'accompagne quand même d'un petit inconvénient : une plus faible résistance aux agressions atmosphériques. Et puis, pour être sûr du faible impact environnemental, vous devez vérifier sur les emballages le taux de COV car l'émission de COV peut engendrer une accumulation dans l'environnement de composés nocifs pour les espèces animales et végétales. Le taux de COV (Composés Organiques Volatils : butane, propane, acétone, solvants dans les peintures, etc.) doit être inférieur à 15 g/l.

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