Bruno Lafont déclare à ce propos « Je suis convaincu qu’il n’y a pas d’économie verte sans industrie verte, ni de monde durable sans une industrie responsable … actrice de son propre changement ». Dans les faits, le programme précédent avait déjà amené une réduction des rejets de CO2 de 20% par tonne de ciment. Le plan 2020 est ambitieux puisqu’il vise à passer ce chiffre à 33% par rapport au niveau de 1990.

Baisse des quotas gratuits

Ce volontarisme est positif mais il est aussi motivé par des intérêts économiques évidents. L’industrie cimentière, fortement émettrice de CO2, bénéficie de quotas gratuits. Lorsque ces quotas ne sont pas atteints, ils peuvent être revendus ce qui a généré des entrées de presque 180 millions d’Euros pour Lafarge en 2011. Mais à partir de 2013 le volume des quotas alloués sera en baisse, ce qui incite Lafarge à faire des efforts supplémentaires.

Utilisation de combustibles non fossiles et matériaux recyclés dans les bétons

Les efforts de Lafarge ne s’arrêtent pas là. Lafarge se fixe comme objectif d’utiliser 50% de combustibles non fossiles, dont 30% de biomasse, et de produire 20% de ses bétons contenant des matériaux réutilisés ou recyclés. Kareen Rispal, directrice développement durable du groupe précise que cela va entraîner une adaptation des fours et la mise en place de filières d’approvisionnement pour les alimenter en pneumatiques, solvants, déchets divers, cosses de riz, coques de noix … Jacques Prévert aurait apprécié !

Un travail collaboratif pour des objectifs sociétaux

Le plan s’accompagne aussi d’objectifs sociétaux qui ont mobilisé les équipes de Lafarge mais aussi des O.N.G. partenaires (WWF, CARE …) et des parties prenantes locales. Cela va d’un million d’heures consacrées chaque année au volontariat sur des projets locaux à la création d’emplois locaux en passant par « faciliter l’accès à un logement abordable et durable pour deux millions de personnes ». Nous reviendrons d’ailleurs plus en détail sur cet objectif.

Les collaborateurs du groupe Lafarge

La sécurité du personnel et des sous-traitants, grande cause du groupe, reste au centre du dispositif avec comme objectif zéro accident mortel ainsi que la maîtrise des accidents du travail. Enfin, le groupe s’engage à nommer 35% de femmes à des postes de direction. A suivre donc !

Régis Bourdot