Les reventes de logements ont baissé de 4,1% en juillet par rapport à juin pour s'établir à 6,33 millions d'unités (en rythme annuel), a annoncé mercredi le groupement national des agents immobiliers (NAR). Ce rapport a déçu les analystes qui tablaient sur 6,55 millions d'unités. Les ventes sont ainsi à leur niveau le plus bas depuis janvier 2004. De plus le rapport de juin a été légèrement révisé en baisse à 6,60 millions d'unités contre 6,62 millions annoncé dans un premier temps. Par rapport à juillet 2005, les reventes de logements ont affiché un recul de 11,2% le mois dernier.

La bourse est passée dans le rouge après la publication de ce rapport, alors qu'elle évoluait en territoire légèrement positif auparavant. "Cet indicateur a pesé sur les marchés boursiers, en ravivant les craintes de voir l'économie américaine ralentir brutalement", a réagi Peter Cardillo, de SW Bach. "Il est encore un peu tôt pour savoir si l'économie américaine ralentit en douceur ou d'une façon brutale, mais il est clair que la hausse des stocks invendus n'est pas un très bon signe", a-t-il poursuivi. Le stock de logements invendus a augmenté de 3,2% à 3,86 millions d'unités. Il faudrait 7,3 mois pour écouler ce stock au rythme des ventes de juillet, a précisé la NAR. C'est le niveau le plus élevé depuis avril 1993.

Le ralentissement de l'immobilier est suivi avec attention aux Etats-Unis car ce secteur, qui a dopé la consommation et porté la croissance économique ces dernières années, risque de la faire flancher maintenant que les maisons ne s'apprécient plus et que les consommateurs ne peuvent plus faire jouer le mécanisme du refinancement hypothécaire pour dégager de nouvelles liquidités. David Lereah, le chef économiste de la NAR, a expliqué la baisse des ventes en juillet par la hausse des taux d'intérêt. Selon Freddie Mac, les taux d'emprunt fixe à trente ans ont atteint 6,70% en juillet contre 6,68% en juin, et 5,70% en juillet 2005. M. Lereah s'est toutefois félicité de la modération des prix permettant à une partie des acquéreurs de revenir sur le marché.

"Beaucoup d'acheteurs potentiels s'étaient mis sur la touche, attendant que les vendeurs soient prêts à des compromis sur les prix et les termes de la vente. Maintenant les vendeurs fixent des prix qui reflètent les réalités du marché", a-t-il estimé. "Les ventes pourraient bénéficier de cet état de fait, mais il faudra sans doute quelques mois pour voir les prix augmenter", a-t-il ajouté. Le prix médian des logements revendus a progressé de 0,9% en juillet sur un an, à 230.000 dollars. Les ventes de maisons ont baissé de 5% et celles d'appartements ont progressé de 2,8% en juillet. Les ventes ont baissé de 5,4% dans le nord est du pays, de 1,2% dans le sud, de 5,9% dans le midwest et de 6,4% dans l'ouest, a précisé la NAR.