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Habitat méditerranéen : les baies vitrées plein Sud et la climatisation montrée du doigt

Publié le 02 novembre 2004

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Les façades en verre orientées au sud et les ouvertures sud sans
pare-soleil extérieurs entraînent une sur-climatisation dans l'habitat
méditerranéen. Ces pratiques ont été montrées
du doigt lors des rencontres régionales de l'environnement à Toulon,
où experts, associations, professionnels, et techniciens des collectivités
locales de PACA ont appelé à une adaptation des bâtiments
au réchauffement de la planète.
Habitat méditerranéen : les baies vitrées plein Sud et la climatisation montrée du doigt  - Batiweb
En région Provence-Alpes-Côte d'Azur, "la part du bâtiment dans la consommation d'énergie est plus faible car il fait moins froid, mais en revanche, on a de vrais problèmes de climatisation (productrice de gaz à effet de serre) et de consommation d'énergie, l'été", explique Grégoire Calleja, délégué régional de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME), lors des 16e Rencontres régionales de l'environnement, qui s'achevaient jeudi.

"En matière de consommation d'énergie, la pointe d'été sur l'est de la région -Var et Alpes Maritimes- se produit à 13H00 et 40% de la puissance appelée à ce moment-là, c'est de la climatisation et principalement dans le tertiaire et un peu dans le résidentiel", précise-t-il. "Il faut s'assurer que dans les futurs logements ou bureaux, on se préoccupe bien du fait qu'il va faire plus chaud, qu'il faudra être moins réceptif aux rayonnements solaires.

Les grandes surfaces vitrées orientées vers le sud ou l'ouest, ce n'est pas la bonne solution si par derrière il faut climatiser à mort", renchérit Marc Gillet de l'Observatoire national des effets du réchauffement climatique (ONERC). "D'une part, cela produit des gaz a effet de serre, et puis vivre dans une ambiance climatisée, je ne suis pas sûr que tout le monde aime çà", ajoute-t-il.

La démarche "HQE"

Selon ces experts, il s'agit d'inciter les professionnels du bâtiment et les particuliers à construire "intelligemment", à adopter une démarche "HQE" (à Haute qualité environnementale). Or la première préoccupation des promoteurs immobiliers ou des syndics de copropriété, ce n'est pas de faire des économies de chauffage, ni de s'assurer que la protection contre la chaleur est bien conçue, reconnaît M. Gillet. "Il faut trouver des mécanismes qui les motivent", dit-il.

Seize points d'information de l'ADEME ont été installés en PACA pour délivrer des conseils gratuits. Et ils sont nombreux, du plus sophistiqué au plus simple.

  • Eviter les façades en verre orientées au sud ou à l'ouest,
  • prévoir pour les ouvertures sud des pare-soleil extérieurs pour que le soleil rentre l'hiver, mais pas l'été,
  • créer des patios avec de l'ombrage ou des "puits provençaux" consistant à rafraîchir l'air par un système de canalisations dans le sous-sol.

"Il faut aussi réfléchir aux bâtiments existants, penser à ceux qui vivent dans les logements collectifs. Il existe des choses simples dans le collectif et le logement social, comme s'assurer qu'il y a partout des volets, ce qui n'est pas toujours le cas", préconise M. Gillet.

Enfin, selon l'ADEME, PACA doit aussi combler son retard dans le domaine des énergies renouvelables, puisque 4% de la consommation d'énergie de la région provient de ce type d'énergie (solaire, bois, éoliennes, déchets) alors que la moyenne nationale est de 7%.

"Les changements climatiques, c'est un atout pour le secteur du bâtiment, pas seulement des contraintes. Il faut le comprendre", commente Régis Meyer, chargé de mission à la Mission interministérielle de l'effet de serre (MIES).

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