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Prendre sans autorisation, c'est voler !

Publié le 08 novembre 2004

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On ne le dit pas assez, télécharger de la musique ou des films est illégal ! Et pourtant le Peer-to-peer (scruter pour échanger) est un des fondements du web. A l'origine, ce mode d'échange est conçu dans un principe de mise à disposition d'une partie de vos données en vue d'un échange de fichiers autorisés. Il est aussi à l'origine du fonctionnement en travail collaboratif, que la plupart d'entre nous utilise au quotidien.
Prendre sans autorisation, c'est voler !  - Batiweb
Dans la pratique, il ne sert quasiment plus qu'à mettre à disposition, les musiques ou les films que des petits malins ont converti en format compressé.

On ne mesure que très difficilement le coût réel de ce piratage, pour la simple raison qu'il se fait dans l'anonymat des foyers et surtout à l'échelle mondiale. Ainsi, lorsque les utilisateurs se réfugient, d'une part sur le principe du "tout le monde le fait, pourquoi pas moi" ou sur l'argument "si les CD n'étaient pas aussi chers, je ne le ferais pas", ils ne réalisent que très peu, le danger auquel ils s'exposent et surtout l'incidence que cela a sur la création musicale ou cinématographique.

Maintenant, imaginez-vous demain, convoqué par la police parce que votre cher tête blonde a été pris, la main dans le sac chez Virgin ou la Fnac avec 1000 CD dans le sac à dos. Aurez-vous le même sourire complice avec lui ? Maintenant, sachez que cela risque d'arriver plus rapidement que vous ne le croyez.

En effet, la RIAA, le syndicat défendant les intérêts des maisons de disques américaines a décidé de ne pas lâcher prise et attaque en déposant 750 nouvelles plaintes.

Il a lancé une nouvelle salve de procédures judiciaires contre des internautes, surtout des étudiants, soupçonnés d'utiliser les réseaux P2P pour échanger illégalement des morceaux de musique protégés par le copyright. Ces poursuites concernent notamment des étudiants de 13 universités américaines, précise le syndicat dans un communiqué. "Nos efforts aident le développement des services de téléchargement légaux de musique", explique Cary Sherman, président de la RIAA.

Les premières salves contre les adeptes du P2P ont débuté en septembre 2003, et ne cessent de s'intensifier depuis le début de l'année. Le syndicat des majors du disque manie systématiquement, le bâton et la carotte: il assigne d'un côté les plus gros utilisateurs, et, de l'autre, lance un programme d'amnistie pour pirates repentis.

Il a tout d'abord dressé une liste des morceaux les plus populaires, puis a traqué les internautes qui les proposaient ou les téléchargeaient. Il a ensuite vérifié l'ensemble des titres que ces utilisateurs mettaient à disposition sur le réseau, pour relever les infractions au copyright. Pour finir, la RIAA a constitué un dossier à charge, en retrouvant les adresses IP des contrevenants et en assignant leur fournisseur d'accès pour obtenir leur identité. La plupart des internautes contre lesquels une plainte a été déposée partageaient plus d'un millier de chansons, a indiqué l'association. Ils risquent une amende pouvant aller jusqu'à 15.000 dollars par fichier incriminé, si bien que nombre d'entre eux pourraient être condamnés à des millions de dollars de dommages et intérêts

La dernière vague, en février dernier, concernait ainsi "seulement" 531 plaintes. Depuis fin 2003, 6.191 poursuites au total ont été engagées.

Une étude conclut au maintien du trafic du P2P

Cette nouvelle vague de poursuites survient quelques jours après la parution d'une étude américaine portant sur le trafic des systèmes d'échanges P2P. Elle a été effectuée par la Cooperative Association for Internet Data Analysis (Caida), une association regroupant des représentants d'organismes gouvernementaux, commerciaux et de recherche, et qui est basée à l'Université de Californie (San Diego). Suite à son enquête, elle conclut que le trafic n'a absolument pas décliné entre août 2002 et janvier 2004 malgré les nombreuses campagnes de dissuasion des majors.

En France, la SCPP (Société civile des producteurs phonographiques) a déposé une série de plaintes contre des internautes, qui peuvent mener à une répression "brutale et disproportionnée" comme en témoigne un récent cas d'école. Elle agit au nom du principal syndicat professionnel des maisons de disques, le Snep, lui-même à l'origine d'une campagne de prévention très agressive lancée au printemps dernier.

Les maisons de disques cherchent avant tout à faire de ces procès des exemples pour détourner les utilisateurs des réseaux.P2P. Mais, comme ce fut le cas lorsque la RIAA (Recording Industry Association of America) a lancé ses premières opérations de dissuasion, il est fort probable que cette démarche apparaisse comme très injuste

"Une expédition punitive d'un autre âge"

C'est d'ailleurs sur cette corde que jouent les organisations UFC-Que Choisir, CLCV (Consommation, logement et cadre de vie) et Unaf (Union nationale des associations familiales), associées aux sociétés collectives représentant les artistes interprètes (Adami et Spedidam). Dans un communiqué commun, elles qualifient l'action de la SCPP "d'expédition punitive d'un autre âge": "Au nom des majors de l'industrie du disque, elle a décidé de punir quelques centaines de consommateurs, ceux-là mêmes qui achètent leurs disques."

Dans un communiqué publié le 29 septembre, la SCPP précise que cette procédure pénale a été engagée non pas à son initiative, mais à celle de la brigade de gendarmerie de Rosny-sous-Bois. L'organisation a refusé de fournir de plus amples précisions avant le 7 octobre, date à laquelle elle avait prévu, conjointement avec le Snep de donner départ de leur guerre symbolique contre les adeptes du P2P.

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