L'ANRU bientôt face à des difficultés de trésorerie
(ANRU) "va se trouver face à des difficultés de trésorerie importantes dans les prochaines années", ont averti mercredi les sénateurs UMP Philippe Dallier et Roger Karoutchi, faisant état d'une "explosion" des demandes de subvention.
Ils ont estimé entre 337 et 577 millions d'euros par an sur la période 2007-2011 les besoins de financement qui en résulteront, alors que les collectivités territoriales traînent les pieds pour assumer, à parité avec l'Etat et les bailleurs sociaux, le tiers de cet effort financier. "La participation des départements et surtout des régions doit passer de 10% en moyenne aujourd'hui, à 30%", a insisté M. Karoutchi, qui a souligné les "attentes" des collectivités, après les émeutes urbaines de l'automne 2005, et souhaité "que l'ANRU réussisse et ne déçoive pas". Selon M. Dallier, "aujourd'hui, l'ANRU est devenue un outil efficace, performant, qui remplit bien son rôle". "Il y a un problème qui se pose, il faut lui trouver une solution", a-t-il dit.
Créée en 2003, l'ANRU est opérationnelle depuis mai 2004. Elle intervient comme guichet unique au bénéfice des collectivités locales en regroupant l'ensemble des financements. Si son fonctionnement initial a donné lieu sur le terrain à "interrogations et critiques", les rapporteurs ont assuré que ce dispositif avait "changé la vision" des maires, "toutes tendances politiques confondues", "de la manière de faire bouger les quartiers. Au total, 30 milliards d'euros devraient être investis d'ici à 2011 dans des opérations de rénovation urbaine qui concernent 900 quartiers, soit près de 5 millions d'habitants.