Les irreductibles bretons font flamber l'immobilier
"En Bretagne, tout va dans le même sens" pour tirer vers le haut les prix de l'immobilier", confirme Bernard Le Calvez, directeur régional de l'Insee. Selon lui, la région enregistre une explosion de la demande de logements liée à l'arrivée massive de nouveaux habitants, des retraités attirés par la qualité de vie, mais surtout des actifs et leurs familles venus pour un emploi. "80% de l'immigration est liée à l'activité", souligne-t-il.
Depuis 1990, la Bretagne est la seconde région française la plus dynamique avec une croissance annuelle moyenne du PIB de 2,51%, derrière les Pays de la Loire (+2,78%). Elle bénéficie par ailleurs d'un taux de chômage relativement faible à 7,9% de la population active fin mars, contre 9,5% sur l'ensemble du pays. Il "se met en place un cycle vertueux liant la croissance de l'emploi, celle de la population et des entreprises", note l'Insee dans un rapport paru fin juin.
La Bretagne figure aussi "au troisième rang des régions françaises pour l'attractivité de la population retraité, après la Provence-Alpes-Côte d'Azur et le Languedoc-Roussillon", selon l'Insee.
Il subsiste "de grandes disparités entre les zones littorales, l'intérieur des terres et les zones urbaines et la moyenne a peu de signification", nuance Yannick Morin, président de la Cellule économique de Bretagne, qui analyse l'activité du bâtiment dans la région.
Cependant, toutes ces zones enregistrent une envolée des prix. "Les zones urbaines profitent du développement d'activité autour de pôles comme Brest, Rennes, Lorient et Vannes. Sur le littoral, où la construction est très réglementée, la rareté des terrains fait exploser les prix. A l'intérieur de la Bretagne, les prix montent avec l'arrivée massive d'acheteurs anglais depuis 1988", explique M. Morin. Selon lui, le retard de construction par rapport à la demande est cependant en train d'être comblé. "On est passé de l'ordre de 20.000 logements par an au début des années 2000 à 34.000 l'an dernier", indique-t-il, prévoyant "une correction dès la fin 2006 ou le début 2007 car actuellement on construit plus que ne peut absorber le marché".
"Les programmes immobiliers se vendent de plus en plus difficilement. Aujourd'hui dans certaines zones, on construit un peu partout et pas toujours de façon rationnelle", met-il en garde.