La hausse des prix de l'immobilier ancien s'essouffle au deuxième trimestre
Dans toute la France, les prix des appartements et des maisons ont progressé de 9,5% au deuxième trimestre 2005, contre 16,3% au même trimestre 2004. "Une chute spectaculaire", selon Michel Mouillart, professeur d'économie à Paris X.
Pour la seule région Ile-de-France, les prix s'inscrivent en deçà de la moyenne nationale, avec une hausse de 8,2%, en net retrait par rapport à la hausse marquée de 14,5% dont ont fait état mardi les notaires franciliens pour le premier trimestre de l'année.
Ce ralentissement, a expliqué la FNAIM, conforte le pronostic qu'elle avait formulé il y a quelques mois d'un rythme de hausse d'environ 10% pour 2005, en recul par rapport aux 15,5% de l'année dernière. Le prix moyen au mètre carré s'établit à 2.384 euros tous biens confondus.
Il était de 1.384 euros au mètre carré au deuxième trimestre 2000, soit une hausse de plus de 70%. Tout l'Ouest de la France continue d'avoir le vent en poupe, à l'instar de Brest (+25,8%), ville qui reste la moins chère de France mais qui effectue une sorte de "rattrapage".
En revanche, le Sud-Est de la France, zone déjà chère, accuse un très fort ralentissement, entamé en début d'année, avec une hausse de seulement 6,3%.
De façon générale, la hausse est particulièrement "vive" pour les studios (+16,3%) mais l'est beaucoup moins pour les grands appartements de cinq pièces et plus (+4,6%).
Signe, comme l'ont souligné les notaires, que la hausse des prix contraint à des "arbitrages" conduisant parfois à choisir un logement plus petit pour éviter de s'éloigner des centre-villes.
"Le ralentissement des prix, la mise en place du prêt à taux zéro ainsi que des conditions particulièment favorables de crédit ont permis d'améliorer la solvabilité des ménages", explique la FNAIM.
Selon elle, le nouveau dispositif de prêt à taux zéro, qui s'applique depuis février à l'immobilier ancien, devrait "rendre possible" 15.000 acquisitions supplémentaires en 2005.
Mais si les banques, qui ont fait du crédit immobilier un produit d'appel, profitent de taux historiquement très bas, toujours à la baisse entre 3,5% et 4%, elles semblent cependant se montrer un peu plus sélectives sur les candidats à l'achat.
"La solvabilité s'essouffle comme en témoignent les premiers refus de prêts que se voient opposer par les banques les ménages franciliens", ont indiqué pour leur part mardi les notaires.
Ces refus de prêts touchent tous les catégories d'acquéreurs. Les banques qui n'hésitaient pas à financer à 100% les projets d'achats immobiliers ces derniers mois redeviennent "plus prudentes", selon eux. A Paris, le prix moyen au mètre carré pourrait atteindre le "seuil psychologique des 5.000 euros" d'ici la fin de l'année, ont-ils également indiqué.
"On sait que les arbres ne montent pas jusqu'au ciel mais les marchés sont souvent exubérants et leur réaction à la hausse comme à la baisse est tout aussi brutale, qu'imprévisible", a prévenu Bernard Martel, président de la chambre des notaires d'Ile-de-France.