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Le procès des HLM se penche sur le lucratif marché des ascenseurs

Publié le 01 mars 2006

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Le procès des HLM de Paris a entamé lundi l'examen de l'énorme marché des ascenseurs, un pactole de 2,2 milliards de FF
(335 millions d'euros) qui aurait été l'occasion au début des années 1990 d'irrégularités et de détournements financiers destinés au financement du RPR.
Le tribunal, qui examine ce complexe dossier datant des années 1987-1993 depuis le 23 janvier, a prévu trois séances pour faire le point sur l'attribution de ce marché en février 1992.

Pour cette première journée, c'est Christian Curtet, chef d'entreprise de 62 ans, qui a tenté d'expliquer aux juges pourquoi deux de ses sociétés avaient versé, de 1991 à 1994, dix factures d'un total de 3,4 MF à Jean-Claude Méry.

Aujourd'hui décédé, Jean-Claude Méry est, selon les enquêteurs, l'homme qui a facturé des commissions bidon à 25 entreprises contre son aide pour décrocher des marchés auprès de l'Office des HLM de Paris (OPAC), détournant 38 millions de francs.

En 1988, à un congrès des HLM, raconte Christian Curtet, Méry lui fait rencontrer le directeur général de l'OPAC Georges Perol, ce qui lui permet de lui proposer ses services dans la maintenance de chauffage. Quelques mois plus tard, il remporte un contrat de 6,6 MF auprès de l'OPAC.

Ce premier marché est expérimental, donc sans appel d'offres, mais suivent des avenants, puis un nouveau contrat élargissant son intervention aux ascenseurs, sans aucune mise en concurrence. CPR, la société de M. Curtet, réalise bientôt 70 % de son chiffre d'affaires avec l'OPAC, qui la loge en partie, et gratuitement, dans ses locaux.

Pendant ce temps, les chèques à l'ordre de Jean-Claude Méry tombent régulièrement. "C'est pour rémunérer le fait que M. Méry m'ait présenté M. Perol... C'est ce qui m'a permis d'exposer mon produit et de le vendre, moi j'appelle ça de l'assistance commerciale", se défend M. Curtet "Vous rencontrez Perol en 1988 et vous payez toujours Méry en 1994? Il aurait vécu jusqu'en 2007, vous auriez continué de le payer?", s'étonne le président Olivier Leurent. "Vous valez cher", lance-t-il à l'ancien dirigeant de l'OPAC, trouvant que "3,4 millions pour (le) rencontrer, c'est un peu cher payé".

C'est aussi CPR qui va conseiller l'OPAC sur l'énorme marché de rénovation et maintenance des ascenseurs dont l'attribution, selon l'accusation, n'a pas été régulière, un dossier qui doit être abordé dans les prochaines séances.

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