Quand l'avenir du logement social devient un débat politique
Faute d'avoir les moyens financiers pour déménager dans du locatif ou pour accéder à la propriété, les logements sociaux sont occupés pendant longtemps par les mêmes locataires, même si les situations familiales ont changé.
Dans le premier cas, "ce serait rejeter l'objectif de mixité sociale et recréer à terme les conditions de désordres urbains que tous dénoncent aujourd'hui", estime l'ancien ministre du Logement. Mais dans le deuxième, "l'allocation des moyens publics doit être en cohérence avec l'objectif affiché", ajoute-t-il.
Sur les quatre millions de logements sociaux en France, seuls 10% changent de locataires chaque année --et même moins de 5% à Paris--, soit environ 400.000 qui s'ajoutent aux 80.000 neufs. Une situation qui ne permet pas de remettre sur le marché assez de logements pour accueillir les familles les plus modestes. Pour la construction neuve, le ministre de la Cohésion sociale et du Logement Jean-Louis Borloo, qui clôturera le congrès jeudi, veut mettre les moyens financiers pour que cette offre grimpe jusqu'à 90.000 logements en 2006 et une moyenne de 100.000 logements par an à partir de 2007. Selon les chiffres du ministère, il faudrait construire 500.000 logements sociaux en cinq ans, et relancer en même temps le logement intermédiaire dans les grandes agglomérations pour avoir une offre équilibrée entre les loyers sociaux et les loyers de marché.
La question de la vente des logements HLM sera elle aussi abordée. Un sujet d'autant plus d'actualité que le président de l'UMP Nicolas Sarkozy s'est prononcé jeudi pour "l'obligation" de vendre tous les ans 1% du parc. Une opération qui peut se faire assez aisément dans les petits lotissements, mais qui est beaucoup plus difficile, voire impossible, dans les grands ensembles, souligne l'USH.
Les délégués au congrès débattront aussi du sujet très sensible de la succession à la tête de l'USH. Son président Michel Delebarre arrive en effet au terme de son deuxième mandat en mars 2007 et, selon le réglement, ne peut se représenter pour un troisième. Le délégué général, Paul-Louis Marty, fait valoir ses droits à la retraite après neuf ans à ce poste. Le nom de Pierre Pommelet, ancien directeur général de l'Agence nationale pour l'amélioration de l'Habitat (ANAH), est évoqué pour sa succession