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Renaissance des artisans parisiens

Publié le 01 mars 2004

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Représentatifs d’un certain « style de vie », les artisans du bâtiment, après avoir déserté la Capitale, reviennent en force: phénomène de société ou envolée économique ? Leur nombre a augmenté de près de 33% dans les cinq dernières années !
Renaissance des artisans parisiens - Batiweb
Maçons, plombiers, serruriers ou peintres décorateurs, tous les petits artisans ont à nouveau la côte chez les parisiens. L’augmentation de leur nombre dans la capitale est en effet époustouflant. D’après la chambre des métiers de Paris, les entreprises artisanales de tous types sont passées, entre 1997 et 2002, de 33.600 à 36.500, ce qui représente une hausse de 8,5%. Dans le bâtiment, cette hausse dépasse les 33% ! Comment expliquer une telle explosion ? Tout d’abord, par la baisse de la TVA, tombée de 20,6% à 5,5% en 1999 pour les travaux de rénovation pour les logements de plus de deux ans. La bonne conjoncture économique de la fin des années 90 ainsi que les dommages conséquents des intempéries et autres tempêtes, sont deux autres facteurs qui expliquent la création d’un bon nombre d’entreprises artisanales.

Interviewé par « Le Monde », Henri Perrot, président de la CAPEB (Confédération de l’Artisanat des petites entreprises du bâtiment), donne encore une autre explication : « …A Paris, en ce moment, les gens achètent plus qu’ils ne louent. Dans les locations, nous effectuons peu de travaux. ». Les propriétaires sont prêts à investir dans des travaux réalisés par une entreprise : le marché immobilier de la capitale aurait donc, lui aussi, des incidences sur l’explosion des artisans du bâtiment. Mais la Capeb dénonce aussi des incohérences : bon nombre de ces « nouvelles entreprises » se résument à une camionnette et à une adresse postale. Il s’agit souvent d’artisans en provenance de pays de l’est qui inscrivent leur entreprise comme des « entreprises générales du bâtiment » auprès de la Chambre des métiers. Ce stratagème leur permet de créer ainsi leur propre emploi.

Mais ces micro-entreprises sont aussi très fragiles. De l’aveu même d’un haut responsable de la Capeb, pour favoriser l’emploi on ne vérifie pas la qualification des candidats chefs d’entreprise. Autre point faible : environ 45% des chefs d’entreprise ont plus de 55 ans et doivent trouver un repreneur, ce qui n’est pas chose aisée car le secteur attire peu de jeunes. Par ailleurs, le manque de main d’œuvre est chronique. Pour y pallier, la Capeb essaye actuellement d’attirer les femmes vers ce secteur traditionnellement masculin. Bientôt, à Paris, Mme le plombier vous sortira de l’infernale situation du joint qui fuit pendant que la peintre en bâtiment donnera l’ultime couche à votre cuisine…

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