Mais le rapport de mars a été révisé en baisse puisqu'il s'est soldé par 6,90 millions de ventes et non pas 6,92 millions comme annoncé initialement. Par rapport à avril 2005, les reventes de logements ont affiché un recul de 5,7% le mois dernier. "Après cinq ans de très fortes ventes, nous faisons à présent l'expérience des conditions normales du marché un peu partout dans le pays", a souligné Thomas Stevens, le président de la NAR. Le prix médian des logements revendus a progressé de 4,2% en avril sur un an, à 223.000 dollars. Le stock de logements invendus a augmenté de 5,8%, à 3,38 millions d'unités. Il faudrait 6 mois pour écouler ce stock au rythme des ventes d'avril, a précisé la NAR.

Mercredi le gouvernement avait annoncé une hausse de 4,9% des ventes de logements neufs à 1,198 million d'unités en rythme annuel. Mais là aussi les chiffres de mars avaient été fortement révisés à la baisse. Par rapport à avril 2005, les ventes dans le neuf ont accusé un recul de 5,7% en avril.

Le secteur immobilier a connu ces cinq dernières années une véritable envolée qui a permis de soutenir la croissance américaine mais tous s'attendent à un atterrissage à présent que la banque centrale a commencé à relever ses taux directeurs.

"Notre modèle de prévision indique une petite baisse pour le deuxième trimestre avant une remontée au quatrième. La hausse des taux ralentit les ventes de logements, mais nous voyons cela comme un signe supplémentaire de l'atterrissage en douceur du secteur qui reste à des niveaux historiques", a souligné David Lereah, le chef économiste de la NAR. Selon Freddie Mac, les taux d'emprunt fixe à trente ans ont atteint 6,51% en avril contre 6,32% en mars, et 5,86% en avril 2005. Autres signes du ralentissement annoncés la semaine dernière, les mises en chantier de logements ont reculé de 7,4% en avril par rapport à mars à 1,849 millions d'unités, soit le niveau le plus bas depuis novembre 2004.

La confiance des constructeurs américains de logements est également tombée en mai à son plus bas niveau en 11 ans, selon une étude de l'Association des constructeurs de logements (NAHB) et de la banque Wells Fargo. Il faut remonter à la période juste après les attentats du 11 septembre 2001 pour retrouver une confiance négative. "La hausse des taux d'emprunt, les problèmes de plus en plus marqués d'accès à la propriété et le retrait du marché des investisseurs et des spéculateurs amènent les constructeurs de logements à réajuster leurs perspectives", avait noté la NAHB.