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Bloqué depuis 8 ans par les scarabées, le chantier de l’A28, redémarre

Publié le 15 juillet 2003

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Le ministre a tranché et les bulldozers se sont remis en marche. Le chantier de l’autoroute A28, bloqué depuis huit ans pour cause de scarabées protégés dans une futaie, va faire le tour du petit bois.
Bloqué depuis 8 ans par les scarabées, le chantier de l’A28, redémarre - Batiweb
La France est incontestablement un pays très riche et très soucieux d’écologie. Elle vient d’en faire la preuve avec la remise en route, après huit ans d’arrêt, du chantier de l’autoroute A28 entre Le Mans et Angers. La réalisation de ce nœud vital de l’infrastructure routière de l’Ouest était en effet bloquée depuis 1997 par la présence d’une espèce protégée de scarabée, le pique-prune. Un insecte dont la rareté n’a d’égale que son immense capacité de lobbying. En effet, il y a une vingtaine d’années, lorsque les ingénieurs dessinèrent le tracé de cette autoroute, ils n’avaient pas imaginé qu’un tel obstacle puisse contrarier le dessin si précis de cette liaison autoroutière. Le tracé de 42,5 km entre Montabon (Sarthe) et Parcay-Meslay (Indre-et-Loire) ne présentait alors aucun obstacle de nature à bloquer les travaux. C’était sans compter sur la présence dans un petit bois de châtaigniers du pique-prune.

Patate chaude

Ce funeste oubli et un groupe d’écologistes décidés devaient donc, en 1997, stopper net l’armée d’ouvriers et d’engins. Depuis cette date, le dossier a pris l’allure d’une “patate chaude” que se sont repassée les ministres de l’Agriculture et de l’Environnement, sans qu’aucun n'ose prendre une décision. Nettement plus courageux que ses prédécesseurs, le ministre du Budget, Alain Lambert, a fait sortir le chantier de cette longue et coûteuse période d’atermoiement. Il vient en effet de décider que l’autoroute ferait le tour du petit bois dans lequel l’insecte sacré a élu domicile. Un léger détour qui va quand même augmenter le budget de cette liaison de 1% soit environ 3 millions d’euros auxquels s’ajoute le manque à gagner durant les huit dernières années pour l’entreprise de construction et le concessionnaire Cofiroute. Vu le prix de ces quelques dizaines de scarabées, on comprendra mieux dans un proche avenir que les pique-prune soient une espèce encore plus protégée. L’ultime erreur serait sans doute d’installer à proximité du petit bois une aire de repos, transformant ainsi chaque automobiliste en preneur d’otage potentiel.

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