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Idée de balade – le labyrinthe traboulesque du Vieux Lyon

Publié le 30 juillet 2004

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Outre l'aspect pittoresque de ces cheminements, les traboules recèlent des curiosités architecturales et souvent des merveilles : escaliers à vis, façades et galeries Renaissance, cours ouvrant sur des jardins en étages. Si par hasard vous avez l'occasion de vous promener dans le Vieux Lyon, vous pourrez y voir les plus belles cours et traboules. Mais savez-vous ce que sont les traboules ?
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"Traboule", expression que l'on emploie qu'entre Rhône et Saône. Du latin "trans ambulare", qui signifie "passer à travers", ce mot, uniquement lyonnais, désigne un passage intérieur permettant de communiquer d'une rue à l'autre en traversant un ou plusieurs immeubles, et généralement une ou plusieurs cours. Il évoque tout à la fois un trajet raccourci et une idée de débrouillardise dans la connaissance des lieux.

Il est impossible de dater l'apparition des premières traboules. On sait seulement que les habitants de Lugdunum, au 4ème siècle, à la veille de l'effondrement de l'empire romain d'Occident,constuisirent les premières maisons de chaque coté des deux longues rues parallèles, elles comportaient probablement des passages conduisant de l'une à l'autre, et à la Saône ; elles étaient donc dotées de traboules qui servaient alors à rejoindre rapidement la Saône. Plus tard, lorsque des puits d'eau potable furent creusés dans les cours intérieures, l'accès à la rivière devint accessoire. Mais, le puits commun, lieu de rencontre privilégié a selon René Dejean "contribué grandement à conférer leur importance aux premières traboules".

A la Croix-Rousse, les traboules sont issues de la construction des immeubles de canut. Elles permettaient (et permettent toujours) de gagner la Presqu'île en ligne droite. En 1862 l'ouverture de la Ficelle, premier funiculaire du monde, a permis de monter sans effort les pentes. Mais à la Croix Rousse, si on monte avec la Ficelle, on descend par les traboules. On peut penser qu'il existe près de 400 traboules dans Lyon. Malheureusement, un bon nombre d'entre elles est aujourd'hui inaccessible au public car fermées voire définitivement condamnées.

L'histoire des traboules est intimement lié au fait qu'elles forment d'excellentes cachettes, favorables à la fuite. Lors de la révolte des Canuts, les trafics en tous genres transitaient par ces couloirs. En revanche, il est certain que les règlements de compte y étaient fortement à craindre. Enfin, il ne fait aucun doute que les traboules, situées à Lyon, centre de la Résistance durant la deuxième guerre mondiale, ont contribué à saper les projets allemands. Il faut toutefois préciser que seuls les lyonnais d'origine osaient s'y aventurer, car utiliser les traboules peut devenir dangereux pour celui dont la connaissance du labyrinthe traboulesque n'est pas parfaite.

C'est en grande partie grâce à l'ouverture de jour des cours et des traboules dans le Vieux Lyon que ce quartier a obtenu, en juillet 1996, les trois étoiles du guide vert Michelin symbole d'un lieu touristique qui "vaut le voyage". De plus, depuis le 5 décembre 1998, la Ville de Lyon a obtenu le classement à l'inventaire du Patrimoine Mondial, par l'UNESCO, du site urbain historique de Lyon, dont font partie le Vieux Lyon et les Pentes de la Croix-Rousse.

Si le but de la Ville de Lyon n'est pas de restaurer toutes les traboules, les conventions permettent de sauvegarder la valeur esthétique et historique de cours et/ou de traboules remarquables du point de vue architectural ou fonctionnel ainsi que d'en préserver l'accessibilité. Si à la Croix-Rousse, le circuit de traboules est le fruit d'une étude complète, dans le Vieux Lyon, une action est généralement décidée en fonction d'une opportunité, telle la réhabilitation d'un immeuble.

Si la traboule est une spécificité lyonnaise au même titre que Guignol ou que certaines spécialités culinaires, Lyon n'en a pas le monopole. Certaines villes françaises en possèdent également même si leur dénomination n'est pas toujours la même. Ainsi, on trouve des "traboules" à Saint-Etienne, des "allées" à Chambéry, des "traverses" à Villefranche-sur-Saône et à Marseille, des "trages" ou "traiges" à Besançon ou encore des "cours" à Nantes et à Troyes.

Il faut également signaler que certaines villes européennes comme Prague, Londres ou Salzbourg (liste non exhaustive) ont aussi des traboules.

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