Constitué de quatre compartiments, le réservoir de Montsouris témoigne de l'ingéniosité des hommes du XIXe siècle. L'eau, captée dans la vallée de la Voulzie (77), y est stockée pour alimenter ensuite les arrondissements du centre de Paris en eau potable. D'une capacité totale d'environ 200 000 m3, le réservoir stocke à lui seul 30 % de l'eau distribuée à Paris.

En 2010, la société Eau de Paris décide la pose de garde-corps règlementaires afin de mettre cet ouvrage en conformité avec le code du travail. En effet, le chemin de ronde qui assure la circulation sur la toiture du réservoir n'était pas sécurisé, alors qu'il existe un talus en contrebas. Le réservoir étant situé dans des périmètres de monuments classés et inscrits à l'inventaire des monuments historiques, l'avis de l'architecte des bâtiments de France (ABF) était nécessaire à l'obtention de la Déclaration Préalable (document d'urbanisme autorisant la mise en place des garde-corps).

Un travail d'artisan à l'échelle industrielle

Les garde-corps réalisés ont fait l'objet de différents prototypes, posés et comparés in situ. Ils ont été réalisés en acier galvanisé à chaud et peint à l'aide d'une peinture de haute durabilité conformément à la certification ACQPA (Association pour la Certification et la Qualification en Peinture Anticorrosion). Ils ont été peints de la même teinte que les matériaux d'origine de l'édifice. La recherche sur la couleur d'origine a d'ailleurs été longue puisqu'elle a duré environ un an, menée entièrement en interne dans les archives du patrimoine pour obtenir une homogénéité des garde-corps. Les éléments de fixation des garde-corps inclinés qui jouxtent les escaliers d'accès au chemin de ronde ont été réalisés pièce par pièce pour s'adapter aux caractéristiques du site et plus exactement aux pentes des escaliers différentes d'un endroit à un autre.

À cette contrainte esthétique et technique s'ajoutent également des contraintes d'exploitation. En effet, les gardes du corps devaient être facilement démontables pour permettre un accès au talus herbeux, en cas de tonte. Ils ont donc été équipés d'ancrage permettant d'accrocher les tondeuses. Le périmètre compte 34 portillons d'accès conçus avec un système de fermeture automatique mécanique qui sera très résistant dans le temps.

Les travaux, réalisés par l'entreprise OUEST ACRO, ont duré plus d'un an et demi entre l'attribution du marché et sa livraison en décembre 2013. La maîtrise d'ouvrage et la maîtrise d'œuvre ont été assurées par Eau de Paris. Ainsi, ce garde-corps court sur 900 mètres et représente la réussite d'un travail d'artisan, réalisé « pièce par pièce » dans des quantités industrielles.

C.T
© Eau de Paris