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Max, la pelle des profondeurs

Publié le 22 avril 2003

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La société Soerma TP s’est vue proposer un challenge par les sociétés Géocéan et ERCTP chargées de la construction d’un oléoduc reliant le Tchad au Cameroun : concevoir une pelle capable de travailler à l’aveugle sous 6 mètres d’eau. Ainsi est née “ Max ”
Max, la pelle des profondeurs - Batiweb
On se souvient de la célèbre formule : “ On n’a pas de pétrole, mais on a des idées. ” La société Soerma vient de démontrer que l’on peut avoir du pétrole et des idées. Deux sociétés françaises, Geocean et ERCTP, se sont vues confier la construction d’un pipeline de 1100 km reliant les installations pétrolières de Doba (Tchad) à Kribi (Cameroun). Le problème est qu’à Kribi, il était impossible de réaliser un terminal selon la méthode traditionnelle d’excavation à l’abri de palplanches. Seule et unique solution, concevoir une pelle hydraulique capable de travailler jusqu’à six mètres de profondeur sur un sol de roche et d’argile. Ainsi est né “ Max ”, imaginée par la société Soerma. Celle-ci est partie d’une banale pelle à chenilles de 34 tonnes. L’imagination des ingénieurs a fait le reste. Pour maintenir la cabine, le moteur et le groupe de puissance hors d’eau, la tourelle a été posée sur un système d’élévation à ciseaux sans modifier ses capacités de rotation. Pour assurer une meilleure stabilité à la machine, des trains de chenilles additionnels ont été installés, relevables grâce à un système de vérins et parallélogramme déformable.

Pilotage automatique
Afin de creuser les 500 mètres de tranchée nécessaires, la machine a été équipée d’un balancier de 5,50 m qui recevra suivant les nécessités : un godet, un marteau-piqueur hydraulique, une foreuse pneumatique et même une pompe de drainage. Dernier défi, enfin, concernant le conducteur de cet engin travaillant à “ l’aveugle ”, un pilotage entièrement aux instruments a été imaginé. Un superviseur, fonctionnant par DGPS (Diffential Global Positionning System), assimilable à une caméra , permet au conducteur de visualiser sur écran la position de son engin par rapport au terrain naturel et aux travaux à effectuer (profondeur, pentes à respecter…). Un tel système fait appel à deux antennes GPS (pour calculer le cap et l’altitude) et trois capteurs placés respectivement sur la flèche, le balancier et le godet, afin de connaître la position du bras et d’un capteur de roulis/tangage sur le châssis. Testée aux environs de La Rochelle, “ Max ” est aujourd’hui opérationnelle au large de Kribi. De la rive, on assiste à une étrange image. Celle d’une pelleteuse qui semble flotter sur les eaux. Par moment, l’engin s’élève sur ses ciseaux pour avancer de quelques mètres comme soulevé par un sous-marin invisible. Max, ce « drone » hybride étonnant qui associe sans vergogne des techniques primaires aux technologies les plus avancées pourrait bien, grâce à son astucieuse conception, venir une fois sa mission terminée, creuser dans nos lacs et nos rivières

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