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« Nous vivons la même époque que Le Corbusier » dans la construction (Michael Bell)

Publié le 12 mai 2014

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Architecte et professeur d'architecture à la Columbia University's Graduate School of Architecture, Planning and Preservation, Michael Bell a déjà reçu quatre prix pour des projets à l'architecture innovante. Son travail, visible dans la collection permanente du Musée d'Art Moderne de San Francisco s'inspire des plus grands, parfois français... comme Le Corbusier. Rencontre.
« Nous vivons la même époque que Le Corbusier » dans la construction (Michael Bell) - Batiweb

Enfant, Michael Bell dessinait déjà des croquis de maisons. Probablement la faute de son père, ingénieur dans l'aérospatial, qui lui a donné le virus de la construction dès son plus jeune âge. « Il dirigeait de nombreux projets de conception de satellites et il parlait toujours de construire des choses ». M. Bell choisit donc la voie de l'architecture afin « de comprendre et de changer le monde, en pensant la construction au sens large ».

Il enseigne dans plusieurs grandes écoles d'architecture et de design américaines : la University of California à Berkeley, la Rice University, la Harvard University Graduate School of design et à l'université du Michigan, pour n'en citer que quelques unes. « A Berkeley, j'ai toujours travaillé seul. J'expérimentais mes idées sur l'espace, sur l'architecture, mais aussi sur des thèmes que j'avais nommés : « espace intérieur-extérieur ». Je me suis inspiré de l'architecte John Hejduk et du peintre Robert Slutzky qui avait collaboré avec lui », se souvient Michael Bell.

En 1989, il ouvre son agence d'architectes Michael Bell Architecture et se spécialise dans l'étude du logement comme clé de voûte pour le redéploiement urbain.

Quatre Architecture Awards

Au cours de sa carrière, il reçoit quatre Architecture Awards pour des projets innovants comme la Binocular House. Son travail est d'ailleurs exposé dans la collection permanente du Musée d'Art Moderne de San Francisco. « Les Architectures Awards sont très importants, pas seulement pour moi mais aussi pour la génération de jeunes architectes. Cette récompense ouvre notre champ d'action parce que notre travail est examiné non seulement par nos pairs mais aussi par la profession toute entière. (…) Je pense que certains d'entre nous attendent et sont très excités de découvrir ce que va nous révéler le concours sur notre époque et sur l'architecture ».

Michael Bell est toujours passionné par le professorat. Il enseigne à la Columbia University's Graduate school of Architecture, Planning and Preservation. « Nous avons 90 étudiants et quand je dirige l'un de ces cours, je suis toujours surpris de voir que les étudiants ont un certain entrain. Ils veulent concevoir, alors ils remplissent la salle vide que nous occupons avec des dessins, des modèles, et des idées. J'essaie de ne jamais prendre cela pour acquis. Notre défi en tant que professeur, c'est d'apporter quelque chose en plus à l'entrain qu'ils ont ».

Le modèle des banlieues va s'épuiser

Le professeur tente également d'élargir le champ de vision de ses élèves en les confrontant à l'architecture d'autres pays comme la France, où il travaille régulièrement en collaboration avec le groupe Lafarge.

« Je pense que les Français ont été depuis longtemps capables de s'approprier et d'embrasser pleinement la modernité dans leur architecture. Ce qui m'a le plus souvent frappé dans les villes françaises, c'est quand quelque chose de très moderne rencontre quelque chose d'ancien. Aux Etats-Unis, les gens voit cela de façon ironique ou comme un défi posé entre le moderne et l'ancien. (…) En France, je vois bien que c'est simplement accepté comme ça ».

Michael Bell a également proposé à ses étudiants d'aller à la rencontre de Le Corbusier à travers sa cité radieuse de Marseille. « Face aux problèmes liés à la mondialisation et aux changements rapides qui s'opèrent dans le monde, il devient urgent de penser les villes autrement. (…) Nous vivons la même époque que celle de Le Corbusier dans le sens où les villes subissent de grands changements, avec l'utilisation de nouveaux matériaux et l'émergence de nouvelles sortes de construction... La maison individuelle et la banlieue étaient des « inventions » qui ont radicalement changé la manière de vivre des gens. Mais je pense que le modèle de la banlieue va s'épuiser de lui-même et il faudra le réinventer complètement. Les nouveaux modes de construction peuvent déclencher une immense vague de créativité car toutes les options sont encore possibles », conclut-il.

Claire Thibault

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