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Ouradour, la douloureuse renaissance d’une église

Publié le 04 décembre 2002

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Cinquante-huit ans après l’épouvantable massacre des habitants d’Ouradour-sur-Glane (Haute-Vienne) dans leur église, les descendants des victimes inaugurent une nouvelle église. Retour sur la thérapie d’une douloureuse de mémoire
Ouradour, la douloureuse renaissance d’une église - Batiweb
Tout le monde a en mémoire l’horrible drame qui s’abattit sur le petit village d’Oradour-sur-Glane, à l’heure même où la Seconde Guerre mondiale se terminait. A cette époque, en remontant vers le front, les hommes de la division allemande Charlemagne brûlèrent plus de 300 habitants du village dans l’église. La ville a vécu ce traumatisme des décennies durant en laissant en l’état tout le village avec, en son centre, son église brûlée. On comprend dès lors qu’il était très difficile de rebâtir une église sur les lieux mêmes où ce drame eut lieu. Néanmoins, dans les années 1950 une nouvelle église à l’aspect très austère fut rebâtie au centre du nouveau village. Ainsi le souvenir et la mémoire pouvaient-ils se perpétuer. Mais celle-ci, construite dans le souvenir encore tiède de l’affreux massacre, renvoyait chaque dimanche aux habitants une image trop sombre et trop négative. Son architecture austère de béton brut était en effet loin remplir son rôle thérapeutique.

Ruban du patrimoine Le temps a passé et les hommes comme les femmes du village se dirent que peut-être il serait temps de redonner à l’église un aspect plus attrayant. D’autant qu’un ravalement s’avérait pour le moins nécessaire. C’est ainsi que la commune a entrepris d’engager des travaux de rénovation. Ceux-ci furent confiés à l’architecte Françoise Perot, laquelle s’est d’abord attachée à la rénovation des enduits de façade, à la réfection de la toiture et de la couverture, à la création d’une petite chapelle, et à la remise en état des vitraux. Ce travail a été si bien accompli que la commune a obtenu le “ Ruban du patrimoine ”. Le coût global de cette opération est d’environ 240 000 euros ce qui est fort raisonnable pour ce genre d’entreprise. Françoise Perot a su parfaitement respecter ce qui est d’abord et avant tout un lieu de prière, mais surtout elle a su comprendre que l’intime devait ici trouver sa place. Aussi, est-ce la raison pour laquelle elle a eu l’idée d’adjoindre une petite chapelle. L’église presque neuve à ainsi laissé l’exclusivité de son rôle de mémoire à l’ancien bâtiment en ruine. Après 58 ans, le village d’Ouradour-sur-Glane tourne, avec la rénovation de sa nouvelle église, une page supplémentaire sur son passé.

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