Tunnel du Lioran, la résurrection d'un vieillard
Publié le 11 septembre 2002, mis à jour le 30 avril 2025 à 19h03, par Batiweb Rédaction

Un trou noir effrayant
On ne compte plus les péripéties techniques, politiques, humaines et financières qui ont émaillé sa naissance. Un tunnel à l'époque jugé effrayant, dans lequel même les chevaux refusaient de s’engager, mais destiné cependant à mettre à l'abri les voyageurs qui sans cesse étaient la proie de brigandage, lorsqu'ils franchissaient les sommets. Un tunnel enfin, qui, telle une bouffée d'oxygène, devait libérer la région de son enclavement, fut-ce au prix de terribles efforts. Aujourd'hui, l'auguste vieillard est jugé inapte. Son destin est scellé, il deviendra le boyau de secours d'un autre tunnel, plus long, plus large et surtout plus conforme aux exigences actuelles de la sécurité. Mais les maîtres d'ouvrages savent aussi que comme par le passé, ils rencontreront toute la perversité d'un sous-sol volcanique. Les sondages montrent déjà que des cavités aux contenus inquiétants les attendent. Poches d'eau ou de gaz, rivières souterraines, roches tantôt dures ou tantôt friables, sources brûlantes ou glacées, sous les vieux volcans d'Auvergne les tunneliers entrent comme dans le passé, en terre inconnue. Le chantier doit durer 3 ans. Trois ans au terme desquels, le vieillard pourra enfin, comme les volcans sous lesquels il passe, à son tour s'endormir.