"Nous avons besoin que le pays se mobilise pour produire du logement social destiné à la location et à l'accession à la propriété", a-t-elle lancé au cours d'une conférence de presse, reprenant un thème cher à cette ancienne ministre du Logement. Mais "le logement social, ce n'est pas uniquement la location", a-t-elle précisé, "contrairement" à ce que pensent trop souvent les responsables politiques qui "polarisent sur le locatif". Souhaitant que soit permise l'accession à la propriété à un plus grand nombre de ménages modestes - ceux dont les revenus n'excèdent pas trois Smic - Mme Lienemann a présenté les propositions faites par les Coopératives HLM dans un guide qui vient de paraître.

Parmi les solutions proposées: la mise en place de mécanismes pour rendre solvables les ménages modestes, la promotion de l'épargne aux fins de l'achat d'un premier logement, la sécurisation des parcours d'accession, l'incitation à une accession proche des services et la généralisation des outils de maîtrise foncière.

"Il n'est pas normal" d'exclure les ménages modestes à l'accession à la propriété "s'ils le désirent", a insisté Mme Lienemann, en exhortant les candidats à l'élection présidentielle à mettre cette question à leur programme. D'autant que les accessions sociales à la propriété diminuent, a-t-elle dénoncé en citant les chiffres de 330.000 en 2002 et seulement 256.000 en 2005. Mme Lienemann a regretté que "l'aide publique aille plus largement au soutien du locatif privé", pour des logements type Robien, "une catastrophe" selon elle, et que "le logement social et très social soit négligé". Après l'annonce mercredi du président de la République Jacques Chirac que le gouvernement allait "accélérer" ses efforts pour construire 120.000 logements sociaux par an (contre 80.000 actuellement), Mme Lienemann a regretté "qu'il ne le découvre que maintenant" et que "le budget du logement soit en baisse de 2,7%".

Il existe 160 coopératives d'HLM en France, qui construisent entre 4 et 5.000 logements par an.