Rendant compte, au cours d'une conférence de presse, des premiers tests de discrimination (testings) de la Haute Autorité de Lutte contre les discriminations (Halde) menées dans les domaines du recrutement et de l'accès au logement, son président Louis Schweitzer a prévenu que "toutes les affaires constatées seraient suivies sur le plan juridique".

Une étude menée dans trois régions (Ile-de-France, Nord-Pas de Calais et Paca) sur 126 annonces testées auprès de 120 agences a montré que 35 % des candidats "de référence" obtiennent, par téléphone, une visite d'appartement dans le parc locatif privé contre 20 % pour le candidat d'origine maghrébine et 14 % pour le candidat d'origine d'Afrique noire. A cette étape, remarque l'étude, un candidat monoparental obtient un taux équivalent de visite au candidat "de référence".

Une fois le principe de la visite obtenu, les candidats de référence obtiennent le logement dans 75 % des cas. Le résultat chute à 26 % pour le candidat monoparental, à 22 % pour le candidat originaire d'Afrique noire et à 17 % pour le candidat maghrébin. Un autre test concernant le recrutement a été mené sur 20 offres d'emploi publiées sur les sites web de trois grandes entreprises, BNP, SODEXHO et LVMH. Le test portant sur les 1.080 CV envoyés portaient sur d'éventuelles discriminations liées à cinq critères (sexe, origine, âge, handicap, apparence physique).

Après avoir souligné que le taux de non-réponse est "important, indépendamment de toute pratique discriminatoire", Louis Schweitzer a assuré que ce testing n'avait "pas mis en lumière de discrimination significative".