Eiffage: la Caisse des dépôts prend 3% et prendrait 35% du viaduc de Millau
Ces négociations "s'inscrivent dans la stratégie de valorisation par Eiffage de son portefeuille de concessions", explique le groupe de BTP, concessionnaire du viaduc de Millau. Le groupe souhaite ainsi "dégager des ressources pour son développement dans ses différents métiers, y compris l'acquisition de nouvelles concessions". La Caisse des dépôts a indiqué de son côté à l'AFP qu'elle voulait "renforcer ses investissements dans les infrastructures", en rappelant qu'elle avait été en concurrence avec Eiffage lors de la privatisation de la société d'autoroutes APRR (Société des autoroutes Paris-Rhin-Rhône), remportée par Eiffage.
Elle a souligné que le viaduc de Millau était un "investissement emblématique". Ces discussions "confortent un partenariat initié depuis plusieurs années entre Eiffage et la Caisse des dépôts", a aussi affirmé Eiffage. La Caisse a assuré de son côté vouloir développer son "partenariat" avec Eiffage. Les deux groupes ont déjà des partenariats, notamment dans le tunnel Prado-Carénage (en service depuis 1993) et la concession Norscut au Portugal (contrat signé en 2000 pour 155 km d'autoroute), a précisé la Caisse.
Eiffage est actuellement confronté à la montée progressive dans son capital du groupe espagnol Sacyr Vallehermoso, qui contrôle un peu plus de 10%, tout en assurant ne pas avoir d'intention hostile mais souhaiter continuer sa progression. Eiffage a considéré que cette montée au capital ne prenait pas l'allure d'une "coopération équilibrée". Avant cette arrivée surprise au capital d'Eiffage, son PDG Jean-François Roverato n'avait pas fait mystère de ses intentions de séduire de nouveaux actionnaires, en évoquant la Caisse des dépôts.
Le financier belge Albert Frère a annoncé la semaine dernière avoir pris une participation de 6,1% dans le capital d'Eiffage. Le flou demeure sur ses intentions, même si certains analystes pensent qu'il vient à la rescousse du groupe français de BTP pour contrer les ambitions de Sacyr.
De son côté, le Premier ministre Dominique de Villepin avait souhaité début mars que la Caisse des dépôts puisse "augmenter significativement ses placements en actions", dans le but de consolider et de sécuriser le capital des groupes français susceptibles d'être la proie d'OPA hostiles.