Ce rapport, établi notamment à l'aide de photos satellitaires, révèle qu'entre 1987 et 2000, les zones construites ont augmenté de plus de 30% sur l'ensemble du littoral méditerranéen espagnol, avec des records de plus de 50% dans les régions côtières de Valence (est) et de Murcie (sud-est). Il indique également que sur plus d'un tiers du littoral espagnol, une frange côtière de plus d'un kilomètre de large est occupée par des constructions.

L'association espagnole Ecologistes en Action a dit voir dans ce rapport "un outil magnifique pour faire réfléchir les communautés autonomes sur le modèle urbanistique et territorial qu'elles ont développé ces dernières années." Le bétonnage du littoral "a entraîné d'importants dégâts environnementaux, sociaux, et génère de graves déficits démocratiques", ajoute l'association dans un communiqué, soulignant que ceux "qui tentent de s'y opposer (...) passent pour des ennemis publics, quand ils ne sont pas directement menacés". La pression urbanistique "a transformé de manière déterminante le paysage" espagnol, ajoute le rapport officiel publié mardi.

Il souligne que la pression "se déplace maintenant sur la seconde ligne de côte, celle qui se situe à moins de dix kilomètres du rivage". La ministre espagnole de l'Environnement, Cristina Narbona, a reconnu dans un entretien au quotidien El Pais la relative impuissance du gouvernement central face aux communautés autonomes: "Nous n'avons pas de compétences en matière d'urbanisme et de territoire". Elle rappelle toutefois que son gouvernement a fait voter une loi rendant inconstructible pendant 30 ans tout terrain ayant été touché par un incendie et mis en place un Parquet spécial pour lutter contre les délits d'urbanisme.