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Veolia jette l'éponge face à la ferme opposition de Vinci

Publié le 19 juin 2006

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PARIS, 17 juin 2006 (AFP) - Trois jours à peine après avoir annoncé son projet de fusionner avec Vinci, le groupe Veolia Environnement a jeté l'éponge devant la ferme opposition manifestée par le groupe de BTP.
Les "conditions (n'étant) pas réunies pour mettre en oeuvre un rapprochement amical entre les deux groupes destiné à créer le leader mondial de l'environnement urbain et de l'aménagement du territoire", Veolia "décide de ne pas donner suite au projet", selon un communiqué diffusé samedi.

Le groupe, qui avait toujours indiqué que ce rapprochement ne se ferait qu'avec l'accord des deux conseils d'administration, exclut en outre de se lancer dans une opération hostile. Veolia essuie ainsi son deuxième échec en quelques mois après sa tentative avortée en février de lancer une offensive sur Suez avec l'aide de l'italien Enel.

De son côté, Vinci, récemment ébranlé par le départ mouvementé de son PDG Antoine Zacharias, n'a pas souhaité faire de commentaires. Selon une source proche du dossier, le PDG de Veolia Henri Proglio a contacté le président de Vinci Yves-Thibault de Silguy vendredi dans la soirée pour fixer un rendez-vous avec lui.

Les deux hommes se sont rencontrés samedi matin, M. Proglio souhaitant annoncer lui-même à M. de Silguy qu'il renonçait à son projet. La décision de Veolia ne fait que confirmer "l'opposition de l'ensemble de l'entreprise, y compris celle du conseil d'administration", a précisé une source proche de Vinci.

Veolia, présent dans les domaines de l'eau, de la propreté, de l'énergie et des transports, avait annoncé mercredi vouloir proposer une fusion amicale à Vinci, à la fois constructeur de bâtiments, d'infrastructures de transport et gestionnaire de parkings, d'aéroports et d'autoroutes. Vinci avait aussitôt rejeté la démarche, la qualifiant d'"hostile" et dépourvue de sens économique et industriel.

Veolia avait tenté une offensive de charme par le biais des analystes financiers et de la presse. L'opération devait prendre la forme d'un échange de titres et aurait créé des synergies de coûts et de revenus d'un montant pouvant atteindre au bout de trois ans 700 millions d'euros d'excédent brut d'exploitation annuel.

Le nouveau groupe ainsi constitué aurait réalisé un chiffre d'affaires de près de 50 milliards d'euros avec quelque 400.000 collaborateurs. Ces arguments avaient été reçus avec scepticisme par les administrateurs de Vinci qui avaient fait valoir auprès de l'AFP qu'il n'y avait "aucun intérêt économique industriel" à l'opération.

Ils avaient en particulier relevé que sur les 700 millions d'euros de synergies avancés par Veolia, 400 concernaient les coûts liés à la fusion. Management et administrateurs étaient surtout opposés à un échange en titres avec Veolia, dont la dette s'élève à près de 14 milliards d'euros. Les salariés avaient également fait savoir qu'ils étaient vivement opposés au projet. Le marché avait lui aussi sanctionné Veolia. A la Bourse de Paris, le titre a perdu près de 17% cette semaine pour terminer vendredi soir à 36,82 euros, tandis que Vinci a gagné près de 7% à 78,70 euros.

"Cette brève offensive de Veolia ne met toutefois par Vinci à l'abri d'une autre attaque", a commenté une source proche du dossier. Vendredi, les administrateurs admettaient que devant une offre en liquide, les actionnaires seraient dans l'obligation de la regarder.

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