"La Réserve fédérale (...) s'inquiète de voir que les pratiques actuelles de gestion des risques des banques ne correspondent peut-être pas au niveau de risque inhérent aux prêts non traditionnels, un risque qui serait accru par une baisse du marché immobilier", a estimé Mme Bies dans un discours à Half Moon Bay (ouest).

Parmi ces prêts "exotiques", ceux à paiement différé du capital et ceux à taux d'emprunt variable ont représenté près du tiers de l'ensemble des prêts immobiliers accordés en 2005 aux Etats-Unis, contre moins de 10% en 2003, a ajouté Mme Bies. La responsable de la Fed s'est aussi inquiétée du relâchement des exigences des banques sur les dossiers des emprunteurs. "Même si dans le passé certaines banques ont pu utiliser avec succès certains prêts non traditionnels, le relâchement récent des contrôles d'attribution et la vente de produits non traditionnels à des emprunteurs à risque pourrait contribuer à des pertes sur ces produits", a-t-elle ajouté selon le texte de son discours.

"Les banques doivent anticiper l'impact sur les liquidités et les prix que pourraient avoir un retour à la normale des écarts de taux et une intensification de la concurrence dans le secteur des prêts immobiliers", a-t-elle estimé. Mme Bies s'est également inquiétée de l'importante présence des investisseurs sur le marché immobilier résidentiel.

"Au fur et à mesure que les prix stagnent ou baissent, il sera important de voir si cette présence des investisseurs diminue de façon marquée, et, si oui, l'impact que cela aura sur le marché des prêts immobiliers", a-t-elle souligné. Elle a en effet rappelé que l'immobilier ralentissait aux Etats-Unis et s'est félicité que "cela semble se faire de façon graduelle". "Malgré leur récente baisse, la construction et les ventes de logements restent à des niveaux relativement élevés", a-t-elle estimé.