PARIS, 26 sept 2006 (AFP) - La CGT-construction a dénoncé, mardi, le gel des négociations sur la pénibilité et a menacé de saisir les tribunaux pour "que soit reconnue la responsabilité des employeurs face à l'écart d'espérance de vie entre salariés lié aux mauvaises conditions de travail".
Selon la CGT "dans le BTP, l'espérance de vie d'un ouvrier est de 7 ans inférieure à celle d'un cadre."
"Trois ans après la réforme Fillon sur les retraites, la négociation interprofessionnelle visant à définir les critères de pénibilité n'a toujours pas aboutie, la dernière réunion avec le patronat date d'avril (2006) et aucune nouvelle rencontre n'est programmée" a déclaré Eric Aubin, secrétaire général de la CGT-construction lors d'une conférence de presse.
Pour M. Aubin "la tentation est forte de renvoyer ce dossier aux négociations prévues sur les retraites en 2008 pour un patronat hostile à des mesures de départ anticipé, car il lui faudra mettre la main à la poche pour les financer".
"Aussi", a ajouté le responsable cégétiste, "nous n'excluons pas de saisir les tribunaux, comme nous le faisons pour l'amiante, afin que soit reconnue la responsabilité des employeurs face à l'écart d'espérance de vie entre salariés lié aux mauvaises conditions de travail".
La CGT-construction fait de la retraite à 55 ans un objectif prioritaire dans le BTP où les quelque 1.300.000 salariés sont confrontés à des conditions de travail difficiles à l'origine, selon elle, de "plus de 120.000 accidents avec arrêt de travail en moyenne par an, dont 175 mortels."
La fédération a appelé à une "journée de mobilisation le 9 octobre" dans "les entreprises, les localités, les départements et les régions" pour "l'emploi, les salaires et la retraite anticipée" pour les métiers pénibles.