La mairie de Nice secouée par une nouvelle affaire de corruption
examen samedi pour trafic d'influence, faisant replonger dans la tourmente des
affaires la municipalité de Jacques Peyrat (UMP), déjà éclaboussée par
plusieurs scandales de marchés truqués au cours des dernières années.
La justice soupçonne les deux hommes, des proches du maire UMP de Nice Jacques Peyrat, d'être intervenus auprès de l'édile pour peser sur la désignation d'un candidat à la construction d'un complexe hôtelier de luxe sur un terrain très convoité, détenu par la ville sur le front de mer de Nice. Interrogé par l'AFP é sa sortie du palais de justice, Daniel Véran a clamé son innocence et affirmé qu'il avait "toujours marché droit".
Selon une source judiciaire, Martial Meunier-Jourde a en revanche reconnu devant les juges d'instruction avoir été approché par un "apporteur d'affaires" niçois, Pierre Raynaud, déjà connu de la justice, et mandaté dans ce dossier par un fonds d'investissement immobilier basé au Royaume-Uni, Aérium, qui souhaitait être choisi pour la construction du palace.
A la clef, selon la justice, une commission d'un million d'euros à partager entre M. Meunier-Jourde, M. Véran et deux patrons de bars niçois, proches du milieu corse, qui auraient servi d'intermédiaire avec les deux cadres de mairie.
L'un d'eux, René Agostini, comparaît actuellement devant les assises de Créteil pour complicité dans un double assassinat commis en Corse en 2001.
M. Meunier-Jourde a reconnu avoir touché un chèque de 5.000 euros qu'il qualifie de "prêt" sans lien avec cette affaire, mais que le procureur Eric de Montgolfier désignait vendredi comme un "acompte" sur la commission globale.
Le trafic d'influence présumé aurait pris corps dés 2003 alors que la mairie de Nice souhaitait négocier de gré à gré avec des investisseurs intéressés par le terrain de 2.500 m2, aujourd'hui utilisé comme parking.
En mars 2005, la mairie avait finalement décidé de recourir à une procédure d'appel d'offres en cours d'aboutissement.
Le maire de Nice a réagi à la mise en cause de ses deux collaborateurs en insistant sur la "présomption d'innocence" dont ils doivent bénéficier.
Cette nouvelle affaire, succédant à une longue série, risque de peser sur le troisième mandat à la tête de la municipalité que Jacques Peyrat, 74 ans, entend briguer en 2008.
En juin 2004, l'ex-directeur général des services de la ville, Michel Vialatte, avait été condamné à 5 ans de prison, dont 18 mois avec sursis, pour avoir truqué plusieurs marchés publics au cours des années précédentes.
Un élu de la majorité municipale, Dominique Monleau, demeure sous le coup d'une mise en examen prononcée en avril 2005. Il est soupçonné d'avoir touché un dessous-de-table pour intervenir dans l'attribution du marché de maîtrise d’œuvre du futur tramway de la ville à une ancienne filiale de Thales.
En décembre 2005, la responsable du département média du service de communication de la mairie de Nice a été mise en examen pour "prise illégale d'intérêt et recel", dans une affaire d'achats d'espaces publicitaires au nom de la mairie dans un magazine dont elle était rédactrice en chef.
Une enquête préliminaire est également en cours sur les agissements d'un ancien membre du cabinet de Jacques Peyrat, soupçonné d'avoir soutiré pour un million d'euros à des particuliers en leur faisant croire qu'il pouvait leur vendre des biens du patrimoine foncier de la ville de Nice.