Le PEI, une manne pour rattraper le retard de développement de la Corse
22 janvier 2002 qui consacrait un 4ème statut particulier pour la Corse, région la plus décentralisée de France métropolitaine.
Une convention entre l'Etat et la Collectivité territoriale de Corse (CTC) a donc fixé le montant de ce défi: 1,940 milliard d'euros sur 15 ans, dont 70% à la charge de l'Etat, le reste revenant à la région, aux départements, aux établissements publics ou même entreprises privées. Une première convention d'application de près de 500 millions d'euros sur quatre ans a vu le jour fin 2002. A la date d'aujourd'hui, 230 millions d'euros ont été programmés pour financer divers grands travaux, mais seulement 25 millions payés, dont 18 par l'Etat.
Aussi, de nombreux élus et entrepreneurs s'émeuvent de la lenteur du PEI. La préfecture rétorque que les crédits ne sont engagés que sur des projets finalisés, dont l'élaboration relève principalement des collectivités locales.
Les nationalistes accusent l'exécutif UMP de l'Assemblée de Corse d'"incompétence totale" ou encore d'avoir "remis les clefs du PEI", et plus généralement de "la Corse", au préfet, laissant l'"Etat UMP piloter" ce qui devrait relever des compétences "souveraines" de la Corse. Selon l'exécutif, 90 opérations ont été programmées au titre du PEI, dont 10 relèvent de la CTC pour 123,5 MEUR, soit 53% des sommes engagées. "Nous ne pouvons à la collectivité de Corse être comptables des projets portés par les autres collectivités locales. Chez nous, ça avance et souvent avec des votes à l'unanimité", indique-t-on à l'exécutif.
"Le PEI est un paradoxe, résume un fonctionnaire très proche du dossier. On a une loi qui dit que la Corse doit s'administrer seule et un PEI qui dit que l'Etat finance l'essentiel des travaux, sans que la loi fixe clairement qui doit faire et décider quoi, qui est le véritable pilote", explique-t-il.