USA: les reventes de logements continuent de baisser et pèsent sur les prix
Ils s'inscrivent dans un contexte de nette décélération du secteur. En septembre, l'indice de confiance des constructeurs de logements est tombé à 30 points, son niveau le plus bas depuis février 1991. De leur côté, les mises en chantier de logements ont chuté de 6% en août par rapport à juillet, et de 19,8% sur un an. Le ralentissement de l'immobilier inquiète les économistes car il pourrait avoir des répercussions sévères sur la croissance. La banque centrale (Fed) avait pris note de ce risque lors de sa dernière réunion, en estimant que "la modération de la croissance économique semble se poursuivre, reflétant en partie un refroidissement du marché immobilier".
Le danger est que le coup de froid du secteur ne fasse décrocher la consommation, lorsque les ménages ne pourront plus dégager de nouvelles lignes de crédit adossées à l'accroissement de la valeur de leur logement. Signe du grippage du marché, les stocks de logements anciens sur le marché ont continué de progresser en août (+1,5% à 3,92 millions d'unités). Il faudrait 7,5 mois pour les écouler au rythme des ventes enregistré en août, ce qui est le niveau le plus élevé depuis avril 1993. Ce gonflement des stocks devrait inciter les vendeurs à modérer leurs prétentions, selon la NAR.
"Dans certaines régions les vendeurs ne font pas de concessions suffisantes sur les prix de mise en vente, donc leurs biens restent sur le marché et contribuent au gonflement des stocks", a souligné Thomas Stevens, le président de la NAR. Mais les prix commencent à marquer le pas. Le prix médian des logements revendus a baissé de 1,7% en août sur un an, à 225.000 dollars. C'est la première baisse annuelle enregsitrée depuis avril 1995. La tenue relative des volumes de ventes en août s'explique peut-être par des conditions d'emprunt plus favorables le mois dernier. Selon Freddie Mac, les taux d'emprunt fixe à trente ans ont baissé en août, atteignant 6,52% contre 6,76% en juillet. Mais ils sont beaucoup plus élevés qu'il y a un an puisque les taux étaient encore de 5,82% en août 2005.
Dans un discours prononcé avant la publication du rapport, le chef de la Fed de Dallas Richard Fisher a souligné qu'il était "dans la nature de presque tous les marchés de trop gonfler et d'être ensuite sujet à des corrections", et que celles-ci pouvaient être "douloureuses pour ceux qui ont perdu de vue la différence entre le prix et les fondamentaux" économiques. Mais "tant que la correction se fait de façon ordonnée et ne menace pas la stabilité financière de l'économie, le mieux est de la laisser faire, tout en la surveillant de près pour s'assurer qu'elle ne contamine pas le reste de l'économie".