Les ventes ont atteint 6,67 millions d'unités (en rythme annuel), soit une bonne surprise pour les analystes qui tablaient sur sur 6,61 millions d'unités. Le rapport d'avril a été très légèrement révisé à 6,75 millions d'unités contre 6,76 millions annoncé dans un premier temps. Mais le ralentissement est sensible. Les ventes n'ont augmenté qu'une fois au cours des neuf derniers mois, et par rapport à mai 2005, les reventes de logements ont affiché un recul de 6,6% le mois dernier. "L'activité ralentit clairement sur les marchés les plus chers, qui sont plus sensibles aux hausses de taux d'intérêt, tandis que les ventes augmentent dans les zones où les prix sont modérés et où l'emploi est en bonne santé", a souligné David Lereah, le chef économiste de la NAR.

Les ventes ont ainsi chuté de 4,2% dans le nord-est et de 3,8% dans le Midwest. Dans l'ouest cependant, elles ont progressé de 0,7% et de 0,4% dans le sud du pays. "Bien que les taux d'emprunt soient toujours à des niveaux historiquement bas, la tendance à la hausse des taux cette année affecte les acquéreurs qui se trouvent à la marge de l'accession à la propriété", a ajouté M. Lereah. Selon Freddie Mac, les taux d'emprunt fixe à trente ans ont atteint 6,60% en juin contre 6,51% en avril, et 5,72% en mai 2005. Le prix médian des logements revendus a progressé de 6% en mai sur un an, à 230.000 dollars.

Le stock de logements invendus a augmenté de 5,5%, à 3,60 millions d'unités. Il faudrait 6,5 mois pour écouler ce stock au rythme des ventes de mai, a précisé la NAR. Le secteur immobilier a connu ces cinq dernières années une envolée qui a permis de soutenir la croissance américaine mais tous s'attendent à un atterrissage à présent que la banque centrale a commencé à relever ses taux directeurs. La Réserve fédérale (Fed), qui se réunit mercredi et jeudi, devrait remonter son principal taux d'un quart de point à 5,25% et beaucoup d'analystes s'attendent à un nouveau tour de vis en août pour contenir les pressions inflationnistes. Dans ce contexte le secteur de l'immobilier envoie des signaux mitigés depuis quelques mois. Les ventes de logements neufs ont enregistré une hausse surprise en mai, progressant de 4,6% à 1,234 million d'unités, selon les chiffres publiés lundi par le département du Commerce.

La semaine dernière déjà, les mises en chantier de logements étaient ressorties en hausse de 5% en mai à 1,957 million d'unités, en raison notamment du beau temps. Mais dans le même temps les permis de construire, un bon indicateur avancé de l'activité dans le secteur, baissaient de 2,1% en mai. Le 19 juin, l'Association des constructeurs de logements (NAHB) et la banque Wells Fargo avaient indiqué que la confiance des constructeurs américains de logements était tombée en juin à son plus niveau en 11 ans, avec un indice à 42 points contre 46 en mai.

"La hausse des taux d'emprunt, les problèmes de plus en plus marqués d'accès à la propriété et le retrait du marché des investisseurs et des spéculateurs amènent les constructeurs de logements à continuer de réajuster leurs perspectives", avait alors noté la NAHB.